dimanche 25 octobre 2015

Salon Club Expert 2015 - La grand-messe de Dugas - Partie 1


Bonjour à tous,

La rentrée, chaque année, est définitivement très riche en événements rhumesques.
Un de ceux-ci est celui organisé par Dugas, très important distributeur de vins et spiritueux (de tous types). Ils distribuent donc bien évidemment du rhum, des rhums ; tels que les énormes succès commerciaux Don Papa et Diplomatico mais aussi des rhums agricoles des Antilles Françaises, avec des marques aussi connues que Trois Rivières pour la Martinique ou Damoiseau pour la Guadeloupe, et bien d'autres encore.
Ce salon est donc organisé par Dugas pour les professionnels du secteur (principalement les cavistes) et a pour but de faire découvrir la gamme de produits qu'ils distribuent et plus particulièrement leurs nouveautés.

Une fois de plus, le lieu choisi (avec goût) n'est autre que le Musée des Arts Forains du côté de Court Saint Emilion dans le douzième arrondissement de Paris. Il s'agit vraiment d'un très bel endroit, qui fait forte impression (même la seconde fois :)).

Niveau nouveautés, je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais en espérais le plus possible. J'avais tout de même en tête le HSE finition porto, encore jamais dégusté (par moi ^^) et déjà disponible en Martinique, ainsi que le HSE millésime 2003 que j'aurais bien goûté à nouveau après m'y être frotté une première fois au Rhum Fest en mai. J'avais aussi vu passer quelques images d'un Botran cuvée anniversaire assez intrigantes. A part ça, j'étais ouvert à toute découverte :)


Nous y voilà donc, lundi 5 octobre - pile une semaine après la journée pro du Whisky Live - en route vers ce magnifique lieu pour découvrir ou redécouvrir plein de belles choses, en tout cas j'espère.
C'est après un trajet plus long que prévu et sous une météo qui vire au pourri, que j'arrive sur place.

Nouveaux contenus, nouveaux contenants, nouvelle image. Je salue l'effort.

Après un simple "Bonjour, voilà mon ticket", je rentre, choppe un verre et pars en reconnaissance.
Je traverse la partie vins et eaux de vie de vin, pour arriver dans la zone réservée aux whiskys et rhums. Je repère rapidement les tables dédiées à mon spiritueux ainsi que les zones agricoles et les autres. Première petite déception, je ne vois pas de nouveauté chez HSE, seulement la gamme habituelle et les finitions du monde de l'année dernière :(
En revanche en passant du côté de La Mauny et Trois Rivières (même distillerie) j'aperçois plusieurs bouteilles inconnues au bataillon. Ah ! Après la pléthore de nouveautés (et le nouvel habillage) que cette marque a connu l'année dernière, je ne m'attendais pas à ce qu'ils remettent ça ^^

Commençons donc par-là.

La Mauny... Je dois avouer n'avoir jamais été un grand fan de cette maison (et ne pas très bien la connaître, ce qui est peut-être lié). Une exception à cet état de fait néanmoins, le millésime 1979, qui m'a impressionné lorsque j'ai pu le découvrir chez A'Rhum il y a des mois de ça (et je ne dis pas ça juste parce que c'est mon année de naissance ;)).

Nous avons pu voir, depuis quelques mois, un nouvel habillage pour leurs blancs habituels (40% et 50% trouvables, entre autre, en supermarchés) et ils adoptent cette nouvelle forme de bouteille pour leurs vieux.
Bref, pas mal de nouvelles choses, à commencer par leur nouveau rhum blanc mono-cépage (oui encore un !), le Ter' Rouj'. La canne en question est la zikak. Le résultat est étonnant, un rhum agricole moins typé canne ; il est plus gras, plus fruité et avec un côté floral. Voilà donc une autre facette du rhum blanc agricole, qui certes n'a pas la fraîcheur de beaucoup mais qui apporte autre chose. En bouche et sur la finale, on est sur la douceur et les fruits. Intéressant, ça commence bien. Petite précision "rigolote", la bouteille est rouge, on ne voit donc pas de prime abord qu'il s'agit d'un rhum blanc (il s'est passé un truc au marketing de chez La Mauny ;)).

On passe ensuite à leur élevé sous bois, l'Héritage 1749. Il est élevé 18 mois en foudre de chêne. Particularité de celui-ci, il s'agit d'un assemblage, puisqu'une partie est retirée du foudre après 12 mois pour être placée dans des fûts ayant contenu du Porto (je ne sais pas en quelle proportion), pour être ensuite réintégrée à l'assemblage avant d'être mis en bouteille. Bon, et alors, ça donne/apporte quoi ? Pas grand-chose :P

De bien belles choses et pas que dans les bouteilles :)
C'est le moment de faire un petit aparté sur les rhums élevés sous bois/paille/ambré... J'aime bien l'idée d'avoir un rhum (agricole) à peine marqué par le bois et qui donc, en théorie, garde plus d'intensité de la canne avec juste une légère influence du fût.
Malheureusement, et c'est tout à fait personnel, c'est juste l'idée que j'aime, puisque dans les faits je trouve souvent que le résultat ne "fonctionne pas". Je dois encore trouver l'occasion de goûter au rhum paille de chez Hardy, réputé être un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, de cette catégorie.

Passons au nouveau vieux de la marque, le Signature, vieilli trois ans. Jusque-là rien de particulièrement enthousiasmant me direz-vous. Mais attendez une peu, c'est parce que je ne vous ai pas encore tout dit ;) Il s'agit ici aussi d'un assemblage, non pas de deux, non pas de trois mais bien de quatre finitions différentes ! Franchement quand j'ai entendu le commercial m'expliquer ça lors de sa présentation, je me suis dit "what the fuck ?!". Est-ce que ce n'est pas un peu trop dans le surenchère, des fûts ayant contenu quatre alcools différents, tout ça sur un "simple" VO ? Mes soupçons se sont effacés à la dégustation de ce rhum, qui est réussi et qui en fait peut-être bien un VO de dégustation. Je ne vais pas vous mentir, sentir l'influence des quatre différentes finitions (cognac, bourbon, porto et moscatel) est compliqué mais en tout cas le résultat fonctionne bien. Le nez est gourmand et la finale est plus boisée.

On fait l'impasse sur le XO, qui n'est pas une nouveauté (même s'il se défend pas si mal :)) et on arrive sur leur nouveau haut de gamme.
Un écrin réussit, qui se démarque du reste de la gamme (et de la concurrence) de par sa forme arrondie et un nom qui fait voyager "Le Nouveau Monde" (oui décidément il s'est passé quelque chose chez La Mauny :P), voilà les deux traits marketing de cette bouteille. Maintenant, qu'y-a-t'il dedans ? C'est à nouveau un assemblage, ici de douze cuvées de quatre millésimes (dont du 1979, information que j'ai réussi à dérober ;)). Maintenant que j'y pense, je ne suis pas sûr de comprendre ce que cela veut dire "douze cuvées de quatre millésimes". Quoi qu'il en soit le résultat est plutôt intéressant. Le nez est complexe sur le bois, les épices et un côté torréfié. La bouche, qui évolue, est assez marquée bois et la finale est longue, riche et boisée là aussi. Définitivement un rhum à déguster une nouvelle fois dans de meilleures conditions. Le prix risque d'être élevé et il serait intéressant de voir si, en ce qui me concerne, le contenu le justifie gustativement.

Les trois derniers, toujours dans les nouvelles bouteilles

Enchaînons sur la marque sœur élaborée au même endroit : Trois Rivières. Là aussi je repère des nouveaux venus, à commencer par une bouteille bien mise en valeur : le rhum blanc Cuvée anniversaire 355 ans (bien évidemment à 55% :)). Très bel habillage partiellement bleuté qui fait son impression. Le contenu n'est pas mal non plus, nous sommes sur un agricole bien plus typique que le Ter' Rouj' de tout à l'heure, marqué par la canne, relativement doux (l'attaque est même très douce) et frais. La finale assez longue est surtout sur des notes florales. Bref un blanc qui se défend.
Cependant, une question demeure : s'agit-il de l'habituel 55% de la maison avec juste un nouvel habillage ou bien est-ce une cuvée différente ? Si quelqu'un a, avec certitude, la réponse, qu'il n'hésite pas !

Deux nouveaux vieux : un single cask 1999 et le millésime 2000.
Le premier est une belle nouveauté. Vieilli en fût de cognac et du haut de ses 43%, il développe au nez des notes de fruits à coque, d'orange et un boisé fin très agréable. En bouche c'est plus sec et la finale est longue sur ce bois fin et l'amande. A mon goût.
Le millésime 2000, lui, est vieilli en fût de bourbon et est fini en fût de cognac. Le nez présente des similitudes avec le single cask, avec de la vanille en plus et un ensemble plus gourmand (sans doute l'influence du bourbon). La bouche est là aussi sèche, et le devient même de plus en plus. La finale, longue, est sur le boisé et le caramel. Il est pour moi un peu en dessous du précédent, mais les deux trouveront leur public à n'en pas douter.

Un peu de Guadeloupe :)


Continuons dans nos Antilles Françaises avec un arrêt éclair en Guadeloupe pour déguster le Séverin blanc 55%, pas de nouvelle recette/cuvée, juste une nouvelle étiquette. Mais je ne l'avais encore jamais dégusté.
Le nez est très frais sur la canne, agréable. En bouche c'est étonnamment sucré, ce qui le rend atypique. La finale est sur la canne et offre quelques arômes floraux en prime.
Bref, un bon blanc, si le côté sucré ne rebute pas. Moi je me dis que ça permet de n'y ajouter qu'un zeste de citron pour le ti punch ;)



To be continued...

dimanche 18 octobre 2015

Mon Rhum Live 2015 - partie 2


Très, très bon.
Après cette mise en jambes, je suis allé faire un tour dans nos Antilles Françaises avec Neisson et Bielle.

Neisson, "petite" maison de Martinique que je commence à connaître (en tout cas leur gamme "normale"). Aussi n'ai-je voulu que m'attarder sur ce que je ne connaissais pas, à savoir, leur single cask à la jolie bouteille peinte à la main. Un nez très agréable sur le bois vert/tendre, une fraîcheur sur l'attaque qui laisse place à une bouche plus lourde et plus complexe. Malheureusement il perd un peu sur la longueur.

Téléportation au bar VIP (ouvert à tous le lundi) pour goûter au nouveau millésime 2004. N'ayant pas pris de notes, je peux simplement vous dire, qu'à mon goût, il est meilleur que le 2005, d'un rare équilibre entre le vesou et le bois du fût, très fin, très long et très gourmand. Une sacrée réussite !


Vraiment à regoûter !
Direction Marie-Galante et le stand Bielle. Je suis un peu spécial (semblerait-il) concernant Bielle : j'adore certains de leurs rhums (le 2003 sans parler du 1994) mais je ne suis pas fan de leurs millésimes en carafe, comme le 1998 par exemple.
Quoi qu'il en soit, plusieurs nouveautés à cette rentrée.
Commençons par le nouveau blanc, le Canne Grise, nouveau mono cépage sur le marché et à ma connaissance le premier utilisant cette variété. Comme les autres blancs de la maison, il est à 59°, ce que je trouve un tantinet trop élevé.
Celui-ci n'est pas très sec et n'est pas trop sur la fraîcheur, il a même un petit côté sucré en attaque bien agréable (et de légères notes saline ? A confirmer :)). Et l'alcool alors ? Il passe étonnamment bien ! Bref, pas mal du tout.

Le 2004 ensuite, une de ces "fameuses" carafes qui me laissent habituellement froid. Au nez, c'est très bien mais en bouche, son boisé ne me plait pas (comme sur les autres). La finale est longue sur le bois (oui toujours ce bois), le sucre roux  et un léger côté mentholé.

Pour moi du meilleur (à droite) au moins bon (à gauche) - je sais je suis bizarre.
On continue sur la bouteille 40ème anniversaire, un brut de fût de 2008 embouteillé à 53.4°. Là je me dis que ça va sans doute être plus mon truc, dans la veine des 2003 et 2007. Je ne me trompe pas, même si là, son vieillissement en fût de Jack Daniels l'a beaucoup marqué et cela ne plaira pas à tout le monde. Personnellement j'aime bien ses fruits à coque, sa gourmandise (relative) et la vanille apportée par le fût.

On finit avec un autre rhum disponible au bar VIP, le Bielle 2001. Ah ben en fait non, j'aurais dû m'arrêter au précédent. Je sais que je vais me mettre des gens à dos, mais il ne m'a pas plu. Je ne peux même plus vous dire pourquoi si ce n'est que ce boisé, qui ne me plait pas était encore de la partie. Bon, moi ça me va, ça me fait une bouteille chère de moins à acheter :P


Après la langouste, les grenouilles.
On reste sur Marie-Galante mais on passe chez Velier, que dis-je, dans l'UNIVERS Velier !
Et on y met un pied par ce rhum si longtemps attendu par beaucoup d'entre nous : le Libération 2015.
Vous vous en rappelez sans doute, le 2012 brut de fût est vraiment un de mes rhums favoris (je viens de terminer ma première bouteille et sa petite sœur attend patiemment :)).
J'étais vraiment ravi de pouvoir enfin découvrir ce que trois ans de plus en fût ont pu apporter à ce rhum.
Sa version réduite à 45° tout d'abord fait clairement penser au 2012. La différence principale : un bois plus présent et des arômes de fruits à coque marqués. Pas mal.
Et en brut de fût ? Les 58.4° se font sentir (même peut-être plus que sur le 2012 en version intégrale alors que ce dernier a quelques degrés de plus). Sans que ce soit tellement étonnant, il est plus... tout : explosif, puissant, intense et long.
Quant à la différence principale avec le 2012, c'est pour moi un boisé plus présent. Personnellement je pense préférer le 2012 mais c'est vraiment une affaire de goût, les deux étant très bons.


Je suis fan des clairins :)
Continuons avec les perles d'Haïti, les clairins. Voici le batch 3. Après la redistribution des cartes entre le premier et le second batch, qu'en est-il sur ce troisième ?
Sur le Sajous, on retrouve les traceurs du batch 1 avec une dominante végétale, florale et de canne. Malheureusement il n'est pas exempt d'une certaine amertume en fin de bouche qui gâche un peu le plaisir.
Le Vaval, lui, est plus "organique" sur le champignon et un léger côté iodé. Il est sec en bouche, au point de l'assécher. Moyennement long, il offre des notes de réglisse sur la finale. Bon mais pas au niveau du batch 1 pour moi.
Et le Casimir alors ? C'est le plus expressif des trois ! On retrouve la truffe caractéristique, si marquée sur le batch 1. En bouche il est explosif et expressif et la finale est intense tout en étant "sucrée". Pas aussi extrême que le premier batch mais ce n'est pas pour me déplaire. Pour moi le meilleur des trois, suivi de près par le Vaval.


Une autre sensation du salon chez Velier, ce sont les nouveaux Caroni et il y en a quatre !
J'ai d'abord commencé par le 17 ans (55°). Le nez est typé Caroni sans l'être trop ; il est également légèrement réglissé et mentholé. Une impression gourmande s'en dégage. La bouche nous dévoile un Caroni sans le moindre doute mais sans être monolithique, de plus il est (très légèrement) sucré. La finale est sur le bitume et le caoutchouc (normal) mais aussi sur des notes fumées tandis qu'après quelques instants, le sucre roux et un petit quelque chose de floral apparaissent.

Le Millénium (mis en fût en 2000 donc) est intéressant du haut de ses 60° en ce sens que c'est le plus végétal (herbes de Provence, gin) des Caroni que j'ai pu déguster. La bouche confirme cette atypicité (qui est un mot qui devrait exister :P) avec des arômes floraux (en plus de ceux des Caroni plus classiques).

Caroni et Demerara, les deux mamelles de Velier (pour l'instant)
Il nous reste donc les deux monstres, tous deux 2000 également. Le premier à "seulement" 68.4° nous offre un produit étonnamment gourmand avec un alcool bien intégré. Il m'a rappelé certains autres Caroni récents que j'aime bien. Le tabac et le mentholé sur la finale le rendent encore plus intéressant.
Attaquons-nous maintenant au 70.9°. Le premier nez n'était pas Caroni mais cela a rapidement changé ensuite et l'alcool titille le nez. Pas qu'au nez ! En bouche on a un alcool très marqué (peut-être même un peu trop pour moi). C'est le plus "Caroni" de la journée :)


On termine notre excursion chez Velier avec le Diamond 1999 - et là si vous suivez, vous vous dites "il existait déjà ce rhum". Vous n'aurez pas tort si ce n'est que cette version a plus d'alcool, 64.7°, celle précédemment sortie était à 53.1° (et n'était pas trop à mon goût). Ces degrés supplémentaires lui ont-ils fait trouver grâce à mes yeux ? Eh bien j'ai été le premier surpris à me voir répondre oui à cette question. Un nez gourmand et boisé (sans l'être autant que sa version moins puissante, ce qui était le problème principal). On reste sur les mêmes notes en bouche avec un léger côté tannique. Il m'a fait penser au Diamond 1996 (celui à 63.4%).

J'attends la suite, j'ai hâte !
Dernière étape chez Velier avec une bouteille très intrigante, qui a déjà fait couler beaucoup d'encre (ainsi que ses petites copines) et qui créé un engouement assez exceptionnel.
Velier a décidé de proposer un certain nombre de bouteilles de différentes origines sous le nom d'Habitation Velier. Il devrait y en avoir  huit (pour commencer j'imagine) toutes en brut de fût, dont plusieurs jamaïcains (!), des rhums de Guyane Anglaise (dont un blanc !!) ou encore d'autres en provenance de la Barbade (de chez Foursquare). C'est d'ailleurs un de ceux-ci que j'ai pu goûter et il m'a fait une bien bonne impression.
Ajoutez à cela que les prix devraient être aux alentours de 50€ (!!!) et vous pouvez être certains que je vais faire des stocks. La date de sortie reste encore à définir précisément, je guette.


On oublie celui de droite et on garde celui de gauche !

Pour conclure, on repart en Guyane Anglaise en faisant un petit tour du côté du bar VIP, mais nous passons cette fois chez Silver Seal, autre grand embouteilleur italien de spiritueux.
L'Enmore 1986 - 21 ans - (55°) d'abord. Réglissé et torréfié ; c'est même assez intense. Intéressant mais ce n'est pas trop mon truc.
L'Enmore (oui on reste sur cette distillerie/alambic) 1977, toujours de Silver Seal, ensuite. Ses 32 années de vieillissement me faisaient craindre de me confronter à du "jus de bois". Eh bien, pas du tout ! Un monde de fruits, de douceur, de puissance, de complexité, de boisé, de longueur... Tout simplement un des meilleurs rhums qu'il m'a été donné de boire.
Seul problème : son prix :(


C'est sur bouteille exceptionnelle que mon récit s'achève. A l'année prochaine Whisky/Rhum Live !


dimanche 4 octobre 2015

Mon Rhum Live 2015 - partie 1


Voilà une rentrée chargée ! Logique, c'est la rentrée :P

Des événements chez les cavistes avec la visite des représentants des distilleries et la présentation de leurs nouveautés mais aussi des événements de plus grande échelle, avec le salon de Berlin à venir, celui de Spa en Belgique d'ici quelques jours et bien sûr, et c'est celui qui nous intéresse ici, le Whisky Live à Paris..

Devrait être exceptionnel !
Cette année ce salon aura pris ses quartiers sur les quais de Seine à la Cité de la Mode dans le 13ème arrondissement. C'est sur trois jours - deux pour le public et un réservé aux professionnels - que ce rendez-vous immanquable s'étend ; bien assez de temps pour faire le tour de tous les rhums présentés, mais sans doute pas des whiskys, ça tombe bien, c'est le rhum qui m'intéresse :)

Quand vous décidez d'aller sur un tel événement, il faut faire des choix, surtout quand le prix est aussi élevé : 70€ pour une journée (ajoutez-y 30€ de plus pour avoir un billet VIP).
Heureusement pour moi, j'ai pu avoir une place pour la journée pro, ce qui m'a permis de n'acheter qu'un seul ticket (non VIP) pour le dimanche. Deux jours ça suffit, surtout que l'offre en rhums y est nettement moins importante que pour le Rhum Fest.
Quand ils étaient encore à 45%

Autre facteur de choix dont il faut tenir compte : les master class. Certaines sont planifiées pour le samedi et d'autres pour le dimanche, s'il y en a une que vous ne voulez pas manquer (par exemple celle animée par Luca Gargano et Dave Broom - au hasard :p), alors le choix est vite fait. Comptez tout de même quelques dizaines d'euros en plus pour y assister.

Oui le w-e peut vite revenir cher si vous vous laissez emporter :)
Aaahh ces vieux agricoles millésimés...
D'autant plus que cette année aussi, un bar collector était à la disposition des visiteurs. Il vous permet de goûter à des rhums d'exception pour quelques euros. Vous avez le choix : de vieux Demerara de chez Velier, des millésimes martiniquais ou encore d'intéressantes curiosités.
Il faut savoir se contrôler ! L'année dernière j'avais pris un verre de Skeldon 1978 et je m'étais rendu compte que c'est une erreur que de vouloir le déguster sur place, on n'a pas le temps et les conditions ne sont pas les meilleures ; du coup j'avais apporté mes petits échantillons vides afin de pouvoir ramener chez moi ces rhums d'exception et prendre mon temps pour les apprécier à leur juste valeur.
Je me suis "moyennement" restreint et suis reparti avec trois samples : un Bally 1992, un Saint James 1982 et Barbancourt de la vieille époque. Ils ont rejoint ma collection d'échantillons et seront bus dans un futur plus ou moins proche.



Bref pour moi c'est dimanche et lundi.
Et avant de vous en faire le compte-rendu, je vais être obliger de vous narrer mon plus gros FAIL du salon.

Lundi : journée pro. J'ai vu sur le programme que Luca (et Dave Broom) vont refaire une matserclass à 14h30 (en plus de celle de samedi) et je compte bien y aller. Cependant je ne vois pas de méthode de réservation sur le site et je décide donc de me renseigner le matin même pour ne pas manquer ça.
Entre deux dégustations, j'essaye donc d'obtenir des infos mais Daniele ne sait pas et les quelques personnes de LMDW (La Maison du Whisky, qui organise l'événement) que je croise ne savent pas non plus. En deux mots : ça n'avance pas...
Un peu plus tard je croise une connaissance qui m'apprend que toutes les places ont déjà été réservées et qu'il n'y a donc pas moyen d'y assister. Je suis triste :(
Je me fais une raison, continue de découvrir quelques jolis rhums et puis décide de rentrer chez moi. A ce moment-là il est 14h25, lorsqu'en chemin vers la sortie je passe devant la pièce où sont organisées les master class. Il y a la queue devant (les chanceux qui ont pu avoir d'une manière ou d'une autre une place) et je me décide à aller voir les deux hôtesses à l'entrée qui vérifient les noms pour leur demander la marche à suivre afin d'avoir une place. Elles m'expliquent que l'option était disponible sur internet mais qu'il est désormais trop tard (oui je m'en doutais hein). Cependant, elles m'expliquent qu'avec les habituels désistements j'ai peut-être une chance de gratter une des dernières places. Je vais donc me positionner en fin de file d'attente et alors que la queue diminue je sens mes chances augmenter et reprends espoir.
Plus que cinq personnes devant moi, puis plus que trois, une de plus rentre. Nous ne sommes plus que trois à attendre. Je vois les hôtesses scruter la salle afin de trouver des places restantes, et elles en trouvent ! Deux...
Voilà, voilà... Dégoûté je suis et je resterai pendant quelques heures (je le suis encore un peu à vrai dire ;()

Ça, c'était la dernière étape de mon expérience Whisky Live 2015, heureusement il y en a eu un paquet d'autres avant ça et de bien meilleures.


La nouvelle tête des bouteilles de la gamme Plantation

Histoire de commencer par du "doux" qui ne marque pas trop le palais, direction Plantation et la dégustation de plusieurs bouteilles dont les quatre suivantes.
Barbados 2001 pour commencer, un rhum au nez assez prometteur, sur la vanille, les fruits confits et un léger côté poudre à canon. Le tout baigné dans une impression de douceur. En bouche, c'est plus simple et l'impression de douceur se confirme alors que la finale, assez longue, est dominée par la vanille.
Une bouteille et un oeil ;)
Le Jamaica 2001 ensuite. Je vous en ai déjà parlé (je crois) ; je le trouve bien, particulièrement pour ceux qui ne connaissent pas encore les rhums de Jamaïque et qui veulent s'y initier. En effet, il associe la typicité de cette origine à la douceur, ce qui le rend plus abordable.
Santa Lucia 2004 pour continuer. Il remplace le 2003 et il n'y a pas de révolution d'un millésime à l'autre. Il est dominé par des arômes empyreumatiques et envahit le palais instantanément dès qu'il est pris en bouche. D'une certaine manière il est encore plus marqué que son prédécesseur et son arôme fumé est encore plus présent.
Les rhums Plantation ont cet intérêt que les novices peuvent découvrirent pas mal de choses sans que ce soit un trop gros changement avec les rons d'entrée dans cet univers rhumesque. Que ce soient les arômes des rhums jamaïcains, des notes plus boisées ou encore brûlées.

Pour finir, j'ai eu le plaisir de goûter le Plantation Pineapple, ce fameux rhum infusé à l'ananas, pas disponible sur le marché européen. J'ai beaucoup entendu parler de ce rhum et c'est la première fois que j'ai pu le déguster ; sa réputation est-elle usurpée ? Eh bien non. Le nez est impressionnant d'ananas, il donne l'impression d'avoir le fruit sous le nez. La bouche est du même acabit et est plus sèche que l'on pourrait s'y attendre. Enfin, contrairement à ce que j'ai pu entendre, la finale est loin d'être courte et prolonge donc cette expérience saisissante.



On change de destination pour aller à Belize avec la compagnie aérienne Fair.
Voilà une marque intéressante à plus d'un titre : certifiée commerce équitable, aucun ajout à leurs rhums et... de bons produits :)
Ils n'ont pas beaucoup de bouteilles à leur arc et l'une des raisons à cela est qu'il est très compliqué de faire des rhums suivant les règles du fair trade. Originellement ils avaient un rhum de 5 ans de la Jamaïque (distillerie Worthy Park) et un autre de 5 ans de Belize (distillerie Travellers). Malheureusement la commercialisation du jamaïcain a dû s'arrêter car la certification commerce équitable ne pouvait plus être assurée.
Du coup, ils ont continué de proposer le 5 ans de Belize (nez assez gourmand puis sec en bouche sur la vanille, le bois et les épices) mais en ont également sorti plus récemment une version de 10 ans d'âge et enfin une 11 ans au degré alcoolique plus élevé (pas brut de fût mais à la réduction moindre).
Ce 10 ans a un nez plus complexe, plus profond (plus "grave" d'une certaine manière) et ajoute du fruit. Cette impression est confirmée en bouche et la finale est plus longue sur une vanille grasse assez plaisante.
Deux bouteilles et un cycliste :P
Le 11 ans - nouveauté sur le salon - est pour moi le meilleur des trois. L'année de vieillissement supplémentaire et ses 50.7% lui donnent un nez sec et gourmand (un côté gâteau très flatteur) ainsi que de légères notes de tabac. En bouche cette impression sèche et gourmande se confirme et c'est vraiment quelque chose que j'aime bien. La finale est longue sur le bois, les fruits à coque et la vanille. Une réussite.



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English version



My Rum Live 2015 - part 1


Here we go, a busy rentrée. Well, normal, it is the rentrée :p

Apart from several events at liquor stores where representatives from various distilleries are presenting their new products, we have as well events on a bigger scale; the upcoming Salon in Berlin, in a few days the one from Spa in Belgium and of course the one that is most interesting around here: the Whisky Live in Paris...
Should be exceptional!

This year the Show takes place on the banks of the Seine, at the Cité de la Mode in the 13th arrondissemnt to be more precise. The 3 days event – 2 days are open for everyone and one is reserved for professionals – leaves enough time to explore all present rhums – probably isn’t it enough to discover all whiskys, but that is none of my concern, it´s the rhum that matters here :)

If you decide to visit this event, choices are to be made, especially as it´s quite pricey; 70€ for one day (add 30€ if you´re up for a VIP ticket).
As I had the chance to get a ticket for the professional day, I was good to get just a one day pass (not VIP) for Sunday. 2 days are really enough, especially as the selection of rhum is not as rich as it´s for the Rhum Fest.
When they were still 45°
Another thing you have to keep in mind when making your ticket choice: the masterclasses.  Some are exclusively on Saturdays, others only on Sundays and if there is one you don´t wanna miss (for instacne the one lead by Luca Gargano and Dave Broom – random example :p), you're choice is an no brainer. However, count some more euros if you want to assist to a class.

Yes, the weekend budget can be reached quite fast if you get carried away :) Not helping with this issue neither is that the collectors bar is open to everyone. You have the occassion to try some exceptional rums for not that expensive... and again choices to make: the old Demerara rums from Velier, the old vintages from Martinique or even more interesting rarities... it takes a lot to actually remain in control of yourself.
Aaahh these old vintages...
Last year I took a glass of Skeldon 1978 and I realized that was a mistake to drink it right there on the spot; there is not enough time and the conditions are not the best; so this year I brang some empty little bottles to bring samples of these exceptional rums home to take my time to appreciate them the way they deserve it.

With some selfcontrol and restriction I went home with 3 little samples: a Bally 1992, a Saint James 1982 and Barbancourt from the old times. They joined my collection of samples and will be drank in a more or less near future.

However, I chose sunday and monday for my visit and before I am giving you a better insight view on my experiences and encounters, I am forced to talk about my biggest FAIL of the weekend:

Monday, Pro-Day: I saw in the programm that Luca (and Dave Broom) will do a Masterclass at 14:30 (on top of the one scheduled for Saturday) and I thought: great! Let's go!
As I didn´t see an option to sign up online, I decided to sign up the very morning for not to miss it.
Between two tastings, I tried to get some information regarding this matter but Daniele didn´t know more about it and the people I met from the LMDW (La Maison du Whisky, which is organising the event) neither... in two words (or 7): I did not really move forward here.
A bit later I met a friend who told me to my big surprise that all places were already taken and that there is no way that I can assist the masterclass. I am sad and spent 30 minutes crying in the restroom.
I pulled myself togher and continued to try some nice rums and then decided to go home. At this point it´s 14:25, on my way to the exit I am passing by the room where the masterclasses are taking place. I burst into tears. There is a queue (the lucky ones who got a place one way or another) and I decided to have a talk with the 2 hostesses that are checking the names before letting one enter the class. They are explaining that there was actually a sign up option on internet but now it´s unfortunatelly too late (well.. really?!). But: they tell me as well that there might be a chance to grab one of the last places if I queue. So, I queue and with the queue getting smaller my hopes are getting higher. And higher. And higher... 5 people before me... 3 now, another one gets in, 2 in front of me, we are 3 human beings united with big hopes. The hostess checks the room to see how many places are left and she finds some! 2! Disgusted and despaired I am the one left behind.

This was acutally my last story from the Whisky Live 2015 and luckily some good (and better) stuff happened before this final event.


The new look

I started with not too strong/marked rums in order to begin „slow“ and not to burn my palet from the start. Plantation is a good pick.
Beginning with Barbados 2001, a rhum that is rather promising in the nose, vanilla, candied fruit and a litte bit of gunpowder, all bathing in an impression of softness. In the mouth it´s more simple but the soft impression gets confirmed with a quite long finale, dominated by vanilla.
Next: Jamaica 2001. I believe I talked about it already in another article; I find it nice, especially for the people that don´t know yet the jamaican rums yet and who wanna try it. Actually, it associates the typical jamaican identity with sweetness, which creates an interesting and easy to appreciate mix.
The 3rd bottle I wanna talk about it the Santa Lucia 2004. It´s subsituting the 2003 and there is no revolution from one to the other. It´s dominated by the empyreumatic aromas and takes the palet over instantely when having it in the mouth. In a way it´s even „stronger“ than the 2003 with the smoky aroma being more present.
A bottle and an eye
The Plantation rhums are interesting for beginners because they can help them discover aromas that aren’t in the rons that are usually the stepping stone in this world.

To end this Plantation journey, I had the pleasure to try the Plantation Pineaple, the famous pineapple infused rum (unfortunately not available in europe). I heard a lot about it and it was the first time I could try it, does it deserve its reputation? Well, yes! It´s impressively pineapple in the nose; it gives you the impression you have actually the fruit under your nose. In the mouth it's the same but more dry than you could expect. Contrary to what I heard, the final is far from being short and prolongs this striking experience.


We are changing the destination and heading to Belize on the Fair airlines.
That is an interesting brand for several reasons : fair trade certified, nothing added to their rums and... good products J
They don’t have so many different bottles, one reason for that being that it is very complicated to have rums respecting the fair trade rules. Originally they were proposing a 5 year old from Jamaica (Worthy Park distillery) and a 5 year old from Belize (Travellers distillery). Unfortunately thecommercialisation of the Jamaican one had to stop because it couldn’t be fair trade anymore.
However, now they don’t only have the 5 years from Belize (tasty nose with a dry mouth on vanilla, wood and spices) but also a 10 years version as well a the just released 11 years with a higher alcohol level.
This 10 year old has a more complex nose, deeper and adds some fruit to the mix. This impression is confimed once in the mouth and the finish is longer on a pleasant on rich vanilla.

Two bottles and a bicycle
The 11 years – brand new on the Whisky Live – is, for me, the best of the three. The additional year aging and the 50.7% are giving it a tasty and dry nose (something of a cake smell) as well as light tobacco notes. On the palet, this dru-and-tasty impression is confirmed and that’s really something I like. The finish is long and marked by the cask, nuts and vanilla. Nice one!