jeudi 30 avril 2015

Putain, 1 an !


Eh ouais... Un an déjà que je vous enquiquine à vous raconter ma vie à travers la passion qui m'anime pour le rhum.

Dans mon salon, en toute sobriété :D
Une année durant laquelle se sont passées beaucoup de choses dans mon expérience du rhum ; des rencontres, des découvertes, des coups de foudre et des coups de gueule.
Mais aussi certains grands moments (la rencontre avec Luca Gargano, mon premier Rhum Fest...), des aventures haletantes (je ne vais pas vous refaire mon enquête italienne ;)) et beaucoup de temps passé à écouter et apprendre, principalement auprès de mes cavistes, merci Freddy et Christian !


Alors ce blog, que m'a-t-il apporté ?
Avant tout, un moyen d'extérioriser cette passion, de la partager et ainsi de l'assouvir. J'en étais à un point où "simplement" acheter et déguster des bouteilles n'était plus suffisant, il fallait que je trouve un moyen d'en faire l'expérience... à plus grande échelle.

C'est ma femme (tout fraîchement ma femme à ce moment-là) qui m'a donné l'idée de débuter ce blog, quelle bonne idée elle avait eu là !


Où en suis-je désormais ? Eh bien,  plus de 17000 vues en un an, la barre des 250 likes passée sur ma page Facebook et plus de 40 articles !
Ouais 40 articles, donc plus de trois par mois, ben... ça fait beaucoup.
Ça fait surtout beaucoup de temps passé à les écrire. C'est une véritable "hygiène de vie", il faut le trouver ce temps et ce n'est pas évident lorsque l'on a déjà une vie bien remplie ; alors oui je joue moins aux jeux vidéo, entre autre :P
Et puis il y a ces soirs, où l'on n'a juste pas envie d'écrire, où l'on manque d'inspiration, où l'on veut juste regarder une série tranquille (comme les dernières saisons de Games of Thrones ou de The Walking Dead ;)).
Et ce n'est pas bien grave, je n'en suis pas à écrire tous les soirs non plus ; il ne faut juste pas se laisser aller :)

Le dernier en date des rhums de l'Homme à la Poussette que ce
Versailles 1998 de chez Velier ;)
Quoi qu'il en soit, qu'est-ce qui me pousse encore à écrire pour vous (et pour moi) ?
Eh bien, toujours ce même sentiment de besoin d'écrire, de partager avec vous ma vie côté rhum, tout en vous faisant marrer (j'espère) et en vous apprenant des choses (j'espère aussi).

Ce blog n'a au final aucune prétention si ce n'est de vous raconter et de vous faire profiter de ces moments, de ces rencontres et bien sûr de ces bouteilles qui ont défini et qui définissent encore les rhums de l'Homme à la Poussette.


Et que nous réserve l'avenir ?
En voilà une excellente question.
A court terme, le Rhum Fest 2015 bien sûr ! A ne surtout pas manquer, il y aura tellement à découvrir, à apprendre et à déguster !

Peut-être aussi, un peu plus de temps entre chaque article, ça prend vraiment beaucoup (trop) de temps de vous écrire tout ça et il est plus que probable que j'ai moins de temps disponible durant les mois à venir.

Bien sûr toujours des recherches de perles rares et de bouteilles à prix attractifs, des rencontres avec d'autres passionnés, pleins de choses à apprendre auprès d'experts et des nouvelles bouteilles qui tomberont au champ d'honneur :) Bref de quoi faire !

Des bouteilles vidées à différentes périodes de mon expérience du rhum ; des styles très différents les uns des autres. Un jamaïcain (distillerie Monymusk), le New Grove 8 ans de l'Île Maurice, le HSE VSOP (seul agricole de la photo), pour moi un des meilleurs VSOP, si ce n'est LE meilleur et enfin Dos Madeiras 5+5, blend de rhums des caraïbes, vieilli partiellement en fûts de Sherry Pedro Jimenez. J'ai retrouvé des bouteilles vides dans ma cave, que je ne me rappelais pas avoir gardées ; comme quoi ça a du bon parfois d'avoir du mal à ce séparer de ce genre d'objets.
Je pensais avoir écrit la légende de photo la plus longue de l'histoire lors d'un de mes articles précédents. Record battu ! :D

Mais soyez assuré que je vous raconterai tout ça.


Tout ça pour dire : merci ! Merci à tous, vous qui lisez mes articles, à ceux qui réagissent à mes posts sur Facebook et plus largement à tous ceux qui manifestent de l'intérêt pour Les Rhums de l'Homme à la Poussette - merci, merci, merci :)





dimanche 19 avril 2015

Le 10 avril 2015, une journée placée sous le signe du rhum



Vendredi 10 avril, pas LA journée du rhum, non non ; juste une journée forte en rhum(s) !


Une bien jolie photo ! Merci Jean-Claude :)
Comme vous devriez désormais le savoir, se tient à Paris, le dernier w-e de mai le salon dédié au rhum, le Rhum Fest.
Il y aura bien entendu un paquet, que dis-je, UN PAQUET d'exposants qui seront là pour vous faire déguster leurs produits, mais également des master class ou encore un bar collector.

C'est également l'occasion de décerner des médailles aux meilleurs rhums dans 17 catégories différentes. Oui, dix-sept catégories ; et là, vous vous dites : ça doit en faire des bouteilles ! Eh bien vous êtes encore loin du compte :) Je vais vous expliquer pourquoi je vous dis ça.
Un concours donc, avec comme souvent dans une compétition, des éliminatoires.

Ces éliminatoires se tiennent sur quatre journées et permettent d'effectuer une première sélection. Les rhums ainsi choisis seront alors dégustés par un jury de professionnels internationaux, qui décernera les médailles.

Le premier jour de ces éliminatoires s'est tenue le... 10 avril. C'est bien, vous suivez.


J'étais juste en face - vraiment sympa :)
Les quatorze jurés du jour ont rendez-vous dans un bar/restaurant du 13ème arrondissement de Paris, rue des Cinq Diamants.

Dix heures (ou presque ;)), tout le monde est là et je retrouve certains autres amateurs de ma connaissance.
Le briefing commence, nos deux maîtres de cérémonie nous expliquent comment la journée va se dérouler.
Nous sommes séparés en trois groupes tirés au sort, chacun à sa table, où nous sont remis les différents documents nécessaires (principalement les fiches de notation bien entendu).

Le matin sera dédié aux rhums blancs à base de pur jus de canne. Ça me plait ça !
La table une aura à tester les 40°, tandis que les tables deux (la mienne) et trois seront sur les 50° et plus.
Mes quatre camarades de tablée et moi-même nous installons et je réalise alors le nombre de verres sur la table, je les compte et je m'aperçois qu'il y en a : beaucoup !
Je comprends pourquoi quand nos hôtes nous expliquent que nous en avons treize à déguster, et ça, rien qu'à notre table, les autres en ayant un nombre sensiblement proche.
Treize rhums blancs d'au moins 50°, à 10h30 du matin, ça promet :D


Je vous laisse imaginer le doux parfum qui a envahi la pièce ;)
C'est parti !

Chaque verre est habillé d'un post-il portant le numéro du rhum qu'il va recevoir. Une fois cette première étape accomplie, c'est la danse des bouteilles ; une sorte mercato :
"Il me faut la deux, qui a la deux ?
- Moi j'ai la onze là, il me manque encore la une, la quatre et la sept.
- Tiens la sept, tu me file la onze. Et si quelqu'un a la trois sous la main, je prends.
- Moi je viens de coller mon dernier post-it, il me faut tout !
- BINGO !"

Studieux qu'on vous dit !
Règne alors un silence religieux à ma table. Nous sommes concentrés sur la tâche qui nous incombe.
Nous devons noter l'aspect visuel, le nez, la bouche, la longueur/finale et si oui ou non il a des défauts.
Au final cela donne une note sur vingt.

Chacun commence son "travail". Il n'y a que très peu de mots échangés, cet exercice est individuel et le calme est essentiel à de bonnes conditions de dégustation.

Échantillon numéro un. Ma technique sera la suivante : je commence par regarder la robe, ici le côté translucide, cristallin (normal pour des rhums blancs), je passe ensuite un bon moment sur le nez afin de déceler au mieux toutes les caractéristiques olfactives. Je prends alors une petite gorgée que je garde quelques secondes en bouche en faisant tourner le liquide partout, là encore pour déterminer de la meilleure manière possible les qualités (ou pas) du rhum et enfin je l'avale, en étant toujours très attentif à ce qu'il m'offre.
À ce moment-là j'ai déjà une bonne idée des notes que je vais mettre, mais afin d'être sûr et certain je me livre à nouveau au même exercice, si ce n'est que cette fois-ci je n'avale pas et me sers du crachoir prévu à cet effet.
Je finalise mes notes, les additionne et obtiens la note finale.
Voilà, et de un !

Les G.O.
Je mange un petit morceau de biscotte me rince la bouche et c'est parti pour le suivant, treize fois de suite :)

Quand je parlais de l'ambiance studieuse, c'était pour la première bouteille. Arrivés à la moitié de la série, on se détend un peu et on commence à entendre quelques commentaires et quelques blagues. Nous restons tout de même concentrés et persévérons sous le regard sévère des organisateurs ;).
Il y a du très bon et du moins bon.

Voilà, treize ! Nous rendons nos fiches de notation afin que les totaux puissent être faits.

Mais ça ne s'est pas arrêté là. Afin d'affiner la sélection, les deux tables qui avaient de 50° et plus vont goûter les quatre meilleurs de l'autre table et les noter à leur tour (nous avons dû en fait en goûter cinq dans la mesure où il y avait deux ex-æquo à la table trois).

Hop, cinq de plus et c'est après avoir donc testé dix-huit rhums que nous sommes passés à table. Et ça tombe bien, je mourais de faim ; après tout ce liquide, du solide sera le bienvenu !
Un faux-filet (très bien cuit) des pommes de terre sautées, une petite ratatouille et pour finir un mi-cuit au chocolat.

Me voilà quelque peu requinqué et prêt pour la seconde dégustation.


Et c'est reparti !
Nous reprenons nos places et nous apprenons "à quelle sauce nous allons être mangés". A ma table, ça sera les rhums vieux de mélasse de 7 à 10 ans de vieillissement, la table numéro une nous aidera dans cette tâche.

Neuf rhums de plus !

Et là, il y a de tout ; des anglais, des espagnols et même du rhum français. Et il y a du bon et du moins bon (voire du vraiment pas bon).

Nous nous livrons donc au même exercice que dans la matinée - marrant au passage de reconnaître des rhums (ou du moins penser en reconnaître ^^).

Nous arrivons au terme de la découverte de ces rhums de mélasse (dans une ambiance bon enfant et encore un peu moins studieuse).
Voilà, 28 rhums, ça nous aura fait une journée chargée (oui il n'y a pas que la journée qui était chargée... ;)).

"Comment ? Oui, pardon ? De quoi ? Quatre de plus ? Ah oui quand même !"

Et oui quatre de plus, les quatre premiers de la table numéro une arrivent chez nous tandis que nos qualifiés passent chez eux.


C'est avec une langue qui pique un peu que j'achève le dernier verre de ce marathon.



La petite dernière Caroni par Velier
Et là, vous vous dites : il a dû rentrer s'effondrer chez lui jusqu'au lendemain matin, après avoir bu 32 rhums. Que nenni !
Il faisait beau et bon ce jour-là et je devais rendre visite à un pote à la Maison du Whisky de Odéon pour y découvrir les deux nouveaux Caroni.
Conclusion logique : me voilà sur le chemin vers le carrefour de l'Odéon ; et puis, je me dis qu'un peu de marche ne pourra pas me faire de mal :)

Je flâne un peu, passe du 13ème au 6ème et après un second déjeuner (oui ça creuse tout ça ;)), j'arrive en vue de mon objectif.
Je salue Raoul et ses collègues. On papote rhum et il me sort les deux bouteilles que je suis venu déguster.

Alors oui, je sais, mon palais n'était plus dans les meilleures dispositions pour déguster un nouveau rhum (et encore moins deux) mais après y avoir trempé mes lèvres, j'ai été assez enthousiasmé par la version réduite à 55°, qui pour moi est plus fruitée et moins sur les arômes monolithiques de Caroni que sa version à 64.5°.
Bref me voilà sorti de la boutique avec un sac sous le bras...


Et c'est donc bien avec trente-quatre rhums dégustés que s'achève cette journée placée sous le signe du rhum : un gros SIGNE du rhum :)


On se prépare pour l’événement ! ;)








dimanche 12 avril 2015

Les dégustations : la Thaïlande, l'autre pays du rhum



La Thaïlande, à quoi ça nous fait penser ?
Des plages de sable fin, une des meilleures gastronomies du monde, des temples, une jungle verte et luxuriante, des bouddhas monumentaux, des tigres et des éléphants (et des balles de ping-pong mais on ne va pas parler de ça).

Et bien dorénavant, il faudra aussi penser rhum lorsque l'on parle de la Thaïlande.

Et oui du rhum ! Et pas n'importe lequel s'il vous plait, du rhum réalisé à partir de pur jus de canne !
Ces rhums sont l'objet d'une curiosité grandissante et intriguent beaucoup, une parfaite occasion pour moi de vous en parler :)


Nous avons pu assister à l'automne dernier au lancement, lors du Whisky Live, du rhum Chalong Bay.
Je vous en avais parlé lors de mon compte rendu sur cet événement (ici : http://lhommealapoussette.blogspot.fr/2014/10/mon-rhum-live-2014-les-degustations.html). Je ne le connaissais pas, je ne savais pas à quoi m'attendre et j'avais été surpris (agréablement) de découvrir un bouche un rhum agricole.

Et bien un autre rhum de Thaïlande, agricole lui aussi, devrait être lancé d'ici quelques semaines au Rhum Fest à Paris : Issan Rum.


J'ai pu déguster pour vous ces deux rhums d'Asie du Sud-Est et je suis là pour vous donner mes impressions.



Celle de Chalong Bay
Le Chalong Bay tout d'abord.


Il est produit à Phuket, célèbre (ouais...) île du Sud-Ouest de la Thaïlande.
J'aime beaucoup le packaging de la bouteille, sobre et classe à la fois. La volonté ici est clairement de donner l'idée d'un produit authentique, naturel et exotique, il y a un quelque chose de colonial dans cette bouteille - une réussite.


Au nez, nous avons une belle palette d'arômes. Il y a avant tout, le jus de canne, concentré et frais qui frappe de par son intensité. Mais c'est loin d'être tout, il a un quelque chose de fruité (poire surtout et banane), mais également de poivré (poivre blanc).
Il a aussi (en bien moins frappant que certains clairins) un côté truffé qui arrive dans un second temps et qui s'accompagne d'une pointe de vanille.
Un nez riche et séduisant.


En bouche, on perd de la fraîcheur et l'attaque est douce et charmeuse. On est sur la canne, aucun doute. Lorsqu'on l'avale il chauffe agréablement la gorge et a encore un léger côté poivré. Il faut ajouter à cela une légère note mentholée. En prenant un peu d'air dans la bouche, une note empyreumatique se fait sentir.
Celui de Chalong Bay


La finale est un peu courte. On est toujours sur la canne et je lui trouve également un petit quelque chose de cerise.



J'ai également fait l'expérience d'y ajouter un zeste de citron vert, et c'est une réussite. Cela permet de retrouver une agréable fraicheur.
Mais attention, tout petit le zeste, sinon, le citron vert prendra aisément le pas sur le rhum et ça serait dommage !
Y ajouter du sucre serait superflu étant donné la douceur naturelle de ce rhum (et ses 40°).
Rappelons que les rhums blancs agricoles de Martinique et de Guadeloupe consommés en ti-punchs sont pour la plupart entre 50° et 62° et qu'un peu de sucre (roux) peut alors être le bienvenu :)


En conclusion, un rhum de bonne qualité, aux caractéristiques intéressantes, qui sera, selon moi, principalement destiné à la dégustation pure, ou avec un zeste de citron vert donc. Il est un peu plus cher que la plupart des autres rhums agricoles premium (vous le trouverez entre 35€ et 40€) mais votre argent ne sera pas gaspillé ;)




Celle d'Issan
Issan, maintenant.

Issan est produit au Nord-Est de la Thaïlande, non loin de la frontière avec le Laos et dans une zone plutôt a-touristique.
La distillerie se plante au beau milieu de multiples champs de canne, qui en assurent l'approvisionnement.

Vous pouvez voir le dernier (et final à ma connaissance) packaging de ce rhum, une classe un peu froide et épurée, dans le sens luxe.


Au nez, c'est très riche et même "lourd". La fraîcheur ici est discrète (elle devient un peu plus perceptible après un moment passé dans le verre). Cet aspect est accentué par un quelque chose de huileux, cireux, ce qui est assez sympa, je dois bien le dire.
Les fruits sont là aussi avec la présence de mangue et d'abricots secs. De manière assez étonnante, en fonction de la dégustation (plusieurs séances m'auront été nécessaires), je n'ai pas toujours trouvé les mêmes marqueurs. Alors que j'écris ces lignes, j'ai moins retrouvés les fruits cités plus haut et ai plus au nez, une association poire et pâte d'amande, un mélange très gourmand. Je me demande si l'on n'a pas ici une expression très pure de jus de canne fraîchement coupée. Des notes de foin viennent parfaire ce profil.

Celui d'Issan

En bouche, l'attaque est très agréable et "facile", l'alcool se fait discret. La texture est riche et la canne est omniprésente.


La finale est moyennement longue et nous offre du gazon très vert agrémenté d'une pointe de sel : sympa !

J'ai eu tout au long de cette dégustation, et selon les cessions, un traceur menthe.


Si l'on résume, voilà un autre rhum très agréable à boire et ne manquant pas de complexité. En revanche on ne connait pas encore son prix, nous verrons ça d'ici quelques semaines.
Il est également assez original de par certains de ses aspects.
Je n'ai pas pu le tester avec un zeste, n'ayant malheureusement réussi à dégoter que trop peu de ce rhum mais j'imagine un résultat probant là aussi.



Voilà donc deux rhums globalement proches mais qui ne sont pas exempts d'arômes et de caractéristiques qui leur sont propres.

Deux belles réussites de ces français expatriés en Thaïlande. Pour ceux qui comptent aller au Rhum Fest à Paris les 23 et 24 mai vous aurez l'occasion de vous faire votre avis.



Sinon vous pouvez aussi aller sur place (en Thaïlande), ça revient un peu plus cher mais il y a d'autres très belles et bonnes choses à découvrir (non je ne suis pas financé par l'office du tourisme thaïlandais :p).