dimanche 29 novembre 2015

Une soirée italienne aux Caraïbes - partie 2


On continue notre exploration de l'éventail des rhums proposés par Velier et on arrive donc naturellement à Trinidad pour une autre exclusivité : le Caroni 17 ans.
Nous connaissions déjà le 12 ans et le 15 ans ; le premier étant très "sévère", très typé Caroni et le second plus gourmand et pas uniquement sur des arômes d'hydrocarbures, de caoutchouc et de goudron. Connaissant un peu mes goûts vous vous doutez sans doute que c'est au second que va ma préférence. Et bien ce 17 ans est plus dans la veine du 15 ans, ce qui me plait. Il était en dégustation Whisky Live, aux côtés des "fameux" single casks 2000 et je dois dire qu'il m'a peut-être plus plu que ces SC qui déchaînent les passions (des collectionneurs) !

Un line up de toute beauté !

Bon là on est à un moment de la soirée où l'ambiance est plus décontractée et on pense pouvoir rentrer chez nous après cette dernière belle bouteille.

Eh bien non ! Encore une surprise ! Et pas des moindres.
J'aimerais pouvoir retranscrire l'électricité qui a parcouru le parterre d'amateurs lorsque nous avons compris qu'une bouteille restait à déguster. Les pronostics et conjectures y sont allés bon train, certains noms ont circulé à demi-mot comme si personne n'osait trop y croire.
"Cela doit être un second Caroni, un des single cask du Whisky Live, je ne vois pas ce que cela pourrait être d'autre !"
- Ça ou le Millenium, tu sais le magnum à étiquette rouge.
- Peut-être mais je pense plutôt à ce Diamond 1999 nouvelle version - encore un où on ne sent pas l'alcool en dépit des watts !"
Tout le monde avait tort.

Christian revient de l'arrière-boutique avec la bouteille en question et ses tentatives pour la cacher étant veines, nous avons pu voir du vert sur la boîte. A ce moment-là, on a su ! Et l'excitation est encore montée d'un cran.
La dernière ;(

Le fameux Diamond & Versailles 1996 !
En voilà un que je n'ai pas encore dégusté (vous vous rappelez cette master class que j'ai loupée à un cheveu ?) :)
Il est bon, même s'il n'est pas évident après tant de rhums si expressifs d'en avoir une idée précise, mais étrangement, là n'est pas - le seul - intérêt de cette bouteille. En effet, c'est le dernier embouteillage d'un rhum de DLL par Velier. Il n'y en a qu'un peu plus de 500 bouteilles et Luca n'est pas sûr de savoir qu'en faire, les vendre, les garder, les ouvrir pour ce genre d'occasion, les donner à l'homme à la poussette... :D
Une fois de plus il utilise une comparaison très imagée :
"Si un soir vous rentrez chez vous et que votre femme vous dit : "C'est la dernière nuit que nous passerons ensemble.", que faites-vous ?" Et c'est un peu cette impression qu'il a avec cette bouteille : que faire ?


Il reste une chose, et pas des moindres, dont je veux vous parler : la classification des rhums que Luca (et d'autres, dont Richard Seale) essaye de faire adopter par les amateurs et les producteurs (dans la mesure du possible).

La passion qui parle !
Le rhum souffre d'un mal bien compliqué à guérir : le manque de clarté et de transparence.
La majeure partie des bouteilles ne donne pas tellement d'informations sur l'élaboration du rhum qu'elle contient, voire presque aucune.
Que cela veut-il dire ? Que le consommateur ne sait pas ce qu'il achète et ne peut donc faire la différence entre un produit de qualité et un produit purement marketing. Est-ce un problème me direz-vous, le goût d'un rhum n'est-il pas LE critère qui importe ?
Je répondrais que ce n'est pas si simple. Pour moi il est important d'avoir la possibilité de savoir ce que je bois et ce que je consomme en général. C'est exactement pareil pour la nourriture : l'origine des produits, des ajouts ou encore des exhausteurs de goût... Je veux savoir.
Une fois ces informations disponibles, je peux alors faire mon choix et si je veux, en connaissance de cause, acheter un produit retouché et pas naturel, alors c'est en effet mon choix.
La qualité et l'authenticité sont pour moi primordiales mais il est très dur de savoir ce que l'on boit. Cela devrait pourtant être facile d'avoir de telles informations, cela devrait aller de soi. Mais non.


Je ne me laverai plus jamais :D
Tout ça pour dire qu'une classification ne serait pas du luxe et que chaque initiative qui permettrait d'y voir ne serait-ce qu'un peu plus clair, serait la bienvenue.
En l'occurrence celle proposée a pour critère principal le mode l'élaboration ou plus précisément de distillation.
J'ai un peu peur de dire des bêtises mais je vais vous dire ce dont je me rappelle.
Quatre "sortes" de rhum nous sont proposées :
- Pure single rum : intégralement distillé sur pot still (alambic)
- Single blended rum : mélange (blend) de pot still et de colonne traditionnelle (plus petite au nombre de plateaux limité, comme celles utilisées aux Antilles Françaises)
- Rum : distillé sur colonne traditionnelle
- Industrial Rum : distillé sur les colonnes multiples modernes et donc tout le reste, clairement la catégorie la plus large en nombre de bouteilles.

Il y a également d'autres facteurs pris en compte, mais moins explicitement cités dans la classification Gargano, tels que la provenance de la matière première ou encore le degré d'alcool en sortie de distillation.
Espérons que cette initiative trouve écho chez les amateurs et les professionnels. En attendant, certains rhums arborent déjà fièrement leur pedigree et vous pourrez savoir quand ils sont été mis en fût, leur âge, la matière première utilisée, l'absence d'ajouts ou encore s'il y a eu filtration ou non... Privilégiez ces bouteilles qui prônent la transparence, qui n'ont rien à cacher et qui ne mentent pas (ne serait-ce que par omission).


Soyons des amateurs/consommateurs éclairés !


dimanche 22 novembre 2015

Une soirée italienne aux Caraïbes - partie 1


Samedi 7 novembre, 00h51. Un mail arrive dans ma boîte. Envoyeur : Christian de Montaguère. Objet : invitation pour une rencontre avec Luca Gargano. Réaction dans la tête de Laurent : "Tatata tata tata" (sur un air de samba).

On est parti pour passer une bonne soirée !

Je lis brièvement l'email et comprends donc qu'il y une soirée organisée dans la boutique de Christian pour rencontrer Luca Gargano, le patron de Velier (embouteilleur indépendant et importateur italien), et aussi bien plus que cela.
J'ai déjà écrit un article sur ma première rencontre avec le monsieur il y a presque un an et demi de cela, dans lequel j'avais eu du mal à ne pas laisser transparaître mon enthousiasme.
Cette fois-ci le flyer nous annonce la dégustation de clairins (ces fameux rhums blancs de pur jus de canne d'Haïti), du Libération (j'imagine le 2015), ce rhum agricole de Marie Galante élaboré sur alambic dans la distillerie Bielle avec l'aide de Gianni Capovilla, et enfin une surprise. Et moi j'aime bien les surprises, surtout quand elles ont un rapport - même éloigné - avec Velier ;)

Quand il sert il ne fait pas semblant :)
Cette fois-ci je ne fais pas mon boulet et pense à réserver ma place pour cette soirée qui s'annonce exceptionnelle.


Jeudi 12, date fatidique, je me mets en route depuis le boulot et arrive presque à l'heure sur les lieux. Je peux donc, pour une fois, assister au début de - ce qu'on pourrait appeler - la master class.

Et là... Par où commencer ?

Vous le savez, j'adore les r(h)ums by Velier ; les Demerara bien sûr, je vous l'ai suffisamment rabâché (et je ne me priverai pas d'en rajouter des couches à l'avenir ;)), mais aussi les clairins, les Caronis (de plus en plus) et les Libération. Malgré ça je vais plutôt commencer par ce qui m'a le plus marqué : Luca, ses histoires et ses projets.

Et, là aussi, par où commencer ?

Dix-huit ans, un Luca aux cheveux longs devient manager des ventes des rhums Saint James pour l'Italie et parvient à doubler les ventes, entre autre grâce à une idée révolutionnaire pour l'époque, récompenser le meilleur commercial par un voyage en Martinique (alors qu'habituellement ces voyages étaient organisés en Champagne ou du côté de Cognac, voire en Ecosse pour les plus aventureux).
C'est à cette époque qu'il découvre les Antilles... et les antillaises, sur un air de biguine :)

Quelques années plus tard, il rachète la société Velier dont il augmente le chiffre d'affaire année après année pour en faire ce que l'on connait aujourd'hui.

Sur un tabouret pour les 2 dissipés du fond
Bien sûr quelques autres étapes clefs sont à mentionner : 
- La découverte de la distillerie Caroni, que je vous ai déjà raconté, mais que je pourrais écouter encore et encore tant elle est passionnante.
- La rencontre avec Yesu Persaud, qui deviendra son mentor, voire même son père de rhum et sa prise de participation chez Demerara Distillers Limited. Ces deux éléments lui donneront accès à certains fûts d'exception et lui permettront de réaliser des embouteillages remarquables, voire légendaires (qui a dit Skeldon ?).
- Le voyage à Haïti, la découverte d'un pays hors du commun où l'agriculture n'a pour ainsi dire pas évolué depuis deux cents ans et où les produits sont au delà du bio. Bien sûr, cela est allé de pair avec la visite de très nombreuses distilleries (ou guildiveries comme on dit là-bas) - il faut savoir qu'il y en a plusieurs centaines sur l'île - et la sélection des trois clairins désormais commercialisés par Velier : Sajous, Vaval et Casimir.


Il y en a un paquet d'autres histoires et de détails truculents, qui lorsqu'ils sont racontés par ce personnage, prennent toute leur saveur. Il y a un côté one man show dans ses apparitions, qui les rendent encore plus passionnantes, vivantes, intéressantes et drôles.
Si vous avez l'occasion de voir Luca Gargano, ne manquez pas ça, même sans les rhums, ça vaut le détour ! :)



Les deux premiers d'une longue série.
Alors, et les rhums justement ? A quoi avons-nous eu droit ce soir-là ?
Eh bien, comme annoncé, on commence par un clairin. Le Sajous, du batch 3. J'ai eu l'occasion d'y goûter lors du Whisky Live et ce n'est pas mon préféré sur les trois de cette dernière fournée mais il reste très expressif et typique de ces rhums pur jus haïtiens découverts il y a environ deux ans. Un bon début de dégustation.
C'est le seul auquel nous avons eu droit ce soir-là et ce n'est pas bien grave vu la suite des hostilités.


La suite, justement avec le Libération 2015 sous ses deux versions. Je vous en ai également parlé dans mon article relatant mes aventures Whisky Liviennes. Les deux sont bons et plus boisés que leurs prédécesseurs ; ma préférence reste du côté du 2012 version intégrale (brut de fût) mais cette version plus âgée de presque trois ans se défend plutôt bien.


Tout est sur l'étiquette
Nous avons ensuite eu droit à un rhum de la Barbade.
J'avais déjà pu y tremper les lèvres il y a quelques semaines et je ne peux que confirmer que, malgré son jeune âge (même pas trois ans), il est étonnamment "abouti". Un rhum qui méritera une dégustation posée pour en apprécier pleinement les qualités !

Ce rhum fait partie de la série, à sortir, Habitation Velier, qui comprendra des rhums d'horizons différents. La Jamaïque (avec entre autre un blanc à la fermentation de 3 mois (!) ainsi que des vieux) qui produit des rhums tellement expressifs et typés, définitivement parmi mes origines préférées du rhum.
La Barbade donc, avec la distillerie Foursquare, dont le patron Richard Seal est un fervent défenseur de rhums authentiques et vierges de tout ajout. Parmi les rhums classiques de cette distillerie vous avez par exemple le RL Seales 10 ans, et sa forme de bouteille si caractéristique ; c'est pour moi un bon rapport qualité prix qui vous donnera une bonne idée des rhums de ce pays (et bien sûr un rhum sans aucun additif).
La Guyane Anglaise, avec un très intriguant Port Mourant (alambic en bois) blanc !
Et enfin Marie Galante avec l'alambic qui sert déjà à l'élaboration des rhums Libération.
Si vous voulez voir toutes ces jolies - et informatives - étiquettes, c'est par-là : http://www.velier.it/prodotti/ricerca-e-selezioni-gargano/habitation-velier

J'ai HÂTE ! :)


To be continued...


dimanche 1 novembre 2015

Salon Club Expert 2015 - La grand-messe de Dugas - Partie 2


Retour au Musée des arts forains et à son lot de nouveautés (ou rhums sur lesquels je n'avais pas eu l'occasion de m'attarder jusque-là).


On change d'océan, pour nous rendre à l'Île Maurice et découvrir Chamarel et sa production.
Cette distillerie existe depuis assez longtemps pour nous offrir depuis peu un XO, mais prenons les choses dans l'ordre et commençons par les blancs. Et oui, il y en a deux, mais vous vous en doutez, différents l'un de l'autre (sinon pourquoi en faire deux ?).
Les deux sont élaborés à partir de jus de canne, alors où est la différence ? Elle se situe principalement dans la méthode de distillation.

J'aime beaucoup le design de leurs rhums vieux.

Le Classic est distillé sur colonne et se rapproche donc des rhums agricoles auxquels nous sommes habitués, même si l'embouteillage se fait ici à 42°. Du coup, on retrouve un nez de canne, assez frais et tirant sur les agrumes (citron). En bouche la canne est toujours là, accompagnée de notes florales. Bref il est agréable.

Le Double distilled est quant à lui distillé deux fois sur un alambic charentais. Son nez est plus lourd et très intense, porté sur le poivre ; un ensemble sympathique et intéressant. En bouche, c'est toujours gras mais je trouve qu'il lui manque quelque chose. La finale sera à nouveau poivrée. Très différent du Classic, mais pas mal non plus.

Il est toujours intéressant de voir que sur deux produits partant de la même base, le vesou, on parvient à obtenir des résultats totalement différents.
Je passe sur le VSOP et les liqueurs, connaissant le premier et n'étant pas intéressé par les seconds.


Le XO maintenant, relativement récent dans la gamme (il faut bien attendre les années nécessaires :)). Il est élevé en fûts neufs de chêne français et titre 43°.
Élément important, la matière première mise en vieillissement est un mélange des deux blancs décrits plus haut. C'est à la lecture de mes notes, que je me rends compte qu'ils ont chacun leur influence sur ce XO puisqu'au nez j'ai écrit : frais, boisé et poivré. Je pense en effet que le côté frais vient du Classic alors que le côté poivré vient du Double distilled. L'attaque est souple et la finale longue et fine sur le bois et le poivre. J'aimerais le regoûter celui-ci aussi.

Petit regret sur le stand, pas de single barrel 2008 ou 2009 à déguster. En ayant entendu beaucoup de bien j'aurais bien aimé y tremper les lèvres mais ça sera pour une autre fois.


Packaging réussi, moderne et rétro à la fois.
Deux "vraies" nouveautés maintenant, du côté des rhums anglo-saxons.

Le rhum (ou plutôt rum) Whisper, un gold rum, qui nous vient d'Antigua, petite île au nord de la Guadeloupe. C'est le résultat de la collaboration entre deux étudiants qui se sont lancés il y a deux ans dans cette aventure et un maître rhumier qui est l'expert de la bande (j'espère ne pas dire de bêtise).
On connait un tout petit peu Antigua pour son rhum, avec des marques telles que Cavalier ou English Harbour ; cette dernière produisant entre autre un 25 ans d'âge qui m'avait très agréablement surpris.
Nous sommes bien évidemment sur un rhum de mélasse, qui est élevé 2 ans en fût de bourbon.
Au nez, c'est gourmand, avec des arômes d'amande, de vanille, de coco, de miel et d'orange. L'attaque en bouche est douce sans être sucrée et la finale, moyennement longue est principalement sur le bois.
L'ensemble est agréable et plutôt bien fait ; non sans rappeler certains produits issus de la distillerie Travellers de Belize. Je leur souhaite bonne chance !
N°1 ? Ça se discute :P

Nouveauté chez Angustura ensuite, le N°1, oui c'est son nom. Il s'agit d'un rhum vieux de 16 ans vieilli dans deux types de fût différents (10 ans dans l'un puis 6 ans dans l'autre), j'imagine bourbon et cognac mais je n'en suis pas sûr.
Bon, je vais mettre ça sur le dos de mon palais (oui mon palais a un dos :P) vacillant à ce moment de la journée mais je l'ai trouvé sans intérêt et très sucré pour mon goût. Je passe.



Arrive ce moment où je me dis qu'il va être temps de rentrer chez moi. Je prends donc le chemin de la sortie tout en regardant de droite et de gauche pour voir si je n'aurai pas louper quelque chose.
C'est en repassant devant le stand HSE que je vois Cyril Lawson, le directeur commercial de la marque, rencontré la semaine précédente. J'en profite donc pour le saluer et lui faire part de ma déception de ne pouvoir déguster le finition Porto ou le millésime 2003. Il me fait discrètement comprendre que si j'attends cinq minutes il se pourrait que mon verre se remplisse de quelques centilitres de ce HSE finition Porto. Me voilà soudainement patient et plus si pressé que ça de rentrer chez moi :)
Pas de photo prise mais Cyril a pu m'envoyer celle-ci :)
Pour patienter, je goûte le blanc Titouan Lamazou "La Belle Heure", version 40°. Il est bon, très marqué canne et doux. Sans doute un peu trop pour moi, et je lui préfère sa version à 50°, qui n'est, selon moi, pas reconnue à sa juste valeur.

Mais le temps passe et hop, verre rempli et dégustation imminente, merci Cyril ;)
Voilà un nez gourmand et fin, porté sur des arômes de vanille, de fruits rouges (légers), de datte avec également une note d'orange et un boisé (bois frais/vert) que j'associe souvent à rhums vieux HSE. La bouche est gourmande et sèche à la fois avec une très légère note de poudre à canon. La finale est longue et boisée avec des tanins fins. L'ensemble est d'une grande finesse. Encore une à déguster en de meilleures conditions afin de confirmer ce fort potentiel !


Voilà ce qu'il y a à retenir des rhums que j'ai dégustés en cette journée du 5 octobre 2015.

Mais ce n'est pas pour autant la fin de ce salon. En effet, alors que je reprends à nouveau de chemin de la sortie, je fais une ultime pause pour saluer deux confrères amateurs que je croise régulièrement dans ce genre d'événements ou chez les cavistes. On échange rapidement sur nos expériences et découvertes de la journée et ils me disent que je ne peux partir sans passer au stand tenu par une blonde, que l'on aperçoit de dos de là où l'on se trouve, et qui présente non pas du rhum mais du cognac.
OMG!
Je n'y connais pas grand-chose en cognac (pour ne pas dire rien du tout) mais je leur fais confiance et vais donc demander à déguster, sur leurs conseils, le XO et le Hors d'Âge.
Je sors donc de la zone réservée aux rhums et reviens dans la première partie du lieu, dédiée entre autre aux vins et aux eaux-de-vie de vin.
Me voici, de manière assez inattendue, au stand de la maison Bache Gabrielsen et commence à discuter avec la dame en question.
Elle m'explique que leur XO est un assemblage d'une moyenne d'âge de 15 ans, rien que ça. Je penche mon nez sur le verre (très généreusement servi) et suis frappé par le fruité qui s'en dégage ! Il y a du pruneau, des raisins, de la prune, le tout légèrement poivré et peu marqué par le bois. La bouche est assez douce, sur les fruits frais à nouveau mais aussi les fruits à coque. La finale est longue et marqué par la noix, ce qui me plait beaucoup. Vraiment très bon.

OMFG!!!
Elle propose ensuite de passer au Hors d'Âge, je ne dis pas non :)
Alors qu'elle remplit mon verre, elle parle de ce cognac et explique qu'il s'agit là aussi d'un assemblage dont la plus vieille eau-de-vie date de 1917 et dont la la moyenne d'âge est de 55 ans... Ah oui quand même !
Prenez le XO, gardez la fraîcheur (qui m'a fait penser au pinot gris cette fois) et le fruité mais ajoutez-y des arômes plus boisés, de tabac et de cuir avec des épices douces en prime ; ça c'est pour le nez. En bouche, nous avons les épices et les fruits alors que la vivacité est toujours présente, assez incroyable pour un spiritueux de cet âge (pour moi en tout cas). La finale, longue, alterne entre les arômes fruités et ceux plus boisés.
Absolument délicieux.

Je lui demande le prix de ces délicieusetés et elle me donne le prix pro de chacune des deux. Ce qui a fini d'enfoncer le clou : 35€ pour le XO et 110€ pour le Hors d'Âge... Bon j'imagine qu'il faut au moins ajouter 50% pour arriver au prix dans le commerce mais je me dis que je vais peut-être bien faire une petite infidélité à mon eau-de-vie préférée sur ce coup-là :D


C'est après cette expérience inattendue et plus qu'agréable que j'arrive à atteindre la sortie sans nouvelle interruption et c'est ainsi que mon récit se termine.

A l'année prochaine Salon Club Expert !

Une autre belle chose à voir au Musée des Arts Forains.