dimanche 20 septembre 2015

Longueteau : des rhums blancs bleus et rouges


C'est sous ce titre hautement spirituel (j'en ris encore, haha, hihi, hoho ; j'avais cherché un truc à base de Courtetard et puis j'ai abandonné - spéciale dédicace à ceux qui comprendront cette blague de bas étage) que je compte vous parler d'une soirée récemment passée en bonne compagnie, dédiée à une maison familiale de Guadeloupe : Longueteau.

Toute la gamme. Si vous avez un doute, offrez-moi la troisième en partant de la gauche, je m'en contenterai ;)

Vendredi 11 septembre, début de soirée : départ du boulot, rendez-vous est pris chez Christian de Montaguère pour déguster la nouvelle gamme de la distillerie Longueteau en compagnie d'autres membres de la Confrérie du Rhum (et ça en fait un paquet de soiffards, en plus de moi :P).

Je vous ai parlé de ces rhums de Guadeloupe lors de mon compte rendu sur le Rhum Fest de cette année puisque j'avais eu l'occasion d'y déguster leur rhum blanc uniquement élaboré à partir de canne rouge (une variété de canne à sucre), mais plus encore à partir d'une parcelle précise, la numéro 9.
Et ça donnait quoi ? Un des tout meilleur rhums blancs qu'il m'ait été donné de goûter !
Cela va-t-il se confirmer lors d'une seconde dégustation ?


Nos hôtes
Bref, 18h00, me voilà arrivé, enfin. C'est plein ! Compliqué de se frayer un chemin jusqu'au "comptoir improvisé", heureusement un Christian, très serviable, passe dans les rangs armé d'une bouteille. Comme je suis à la bourre, je dois rattraper le groupe (et j'ai aussi loupé toutes les explications, mais je vais y revenir) et je demande à Christian s'il peut me servir le premier rhum de la dégustation : le Cuvée de la Confrérie, 100% canne bleue.

En voilà un autre que j'avais eu la chance de déguster lors du Rhum Fest un peu plus tôt cette année, et d'acheter deux semaines plus tôt :). Vous ne serez donc pas surpris d'apprendre que je l'aime bien.
Cependant il est toujours intéressant de se frotter une nouvelle fois à un rhum goûté par le passé.
Mon impression se confirme, c'est bon. Sur la canne bien sûr, mais aussi assez sec et des touches florales (moins prononcées que dans le Black Cane de Bologne et c'est tant mieux, à mon avis).
Bref, je ne regrette pas mon achat de deux bouteilles !


On passe du bleu au rouge, en enchaînant avec le premier rhum parcellaire en dégustation ce jour : la parcelle n°1.
Si je ne m'abuse c'est la première fois que cela est fait : faire des embouteillages à partir d'une parcelle unique pour mettre en avant les différences géographiques et météorologiques pouvant exister d'une parcelle à l'autre.
Au Rhum Fest
Cette numéro 1 est bonne, sans nul doute mais je ne lui ai pas trouvé un caractère ou des marqueurs spécifiques. Un peu moins sec et un peu moins floral que le canne bleue, un  peu plus puissant également puisque l'on est ici à 55° contre 50° pour la Cuvée de la Confrérie. Habituellement je trouve que 50° (voire 52.5° - oui donc de chez Neisson ^^) est le degré idéal pour un rhum blanc agricole (en ti-punch ou non) mais je dois avoir été conquis par le surcroît de puissance de ces rhums parcellaires.

Et ce second rhum parcellaire justement, issu de la parcelle n°9 ? Eh bien, toujours très bien ! Je n'ai pas été aussi transporté que lors de ma première dégustation mais il reste mon préféré des trois, car en plus des critères énumérés plus haut, il ajoute un côté fruité très agréable. C'est ce côté fruité qui m'avait tant séduit au Rhum Fest mais je pense qu'il avait été décuplé par ma dégustation du Longueteau 55° juste avant, précisément pour bien voir la différence avec la gamme "normale".
Vous pouvez être sûr que je vais en acheter quelques-unes !


La dégustation ne s'arrête pas là, puisque nous avons ensuite eu droit à deux vieux, le 6 ans et son nouveau packaging ainsi que le nouveau 10 ans.
Je dois avouer avoir un faible pour les blancs mais être moins emballé par les vieux. Attention, ce sont des rhums de bonne qualité, j'ai un VSOP à la maison et je dois dire que le 6 ans ne m'a pas déplu. Cependant, sur les vieux agricoles, je préfère d'autres maisons (plutôt en Martinique). Je trouve les vieux Longueteau trop boisé de manière générale. Je ne m'éternise donc pas.


Les cannes
Une fois la dégustation terminée (et un dernier petit verre de la parcelle n°9 :D), je suis allé trouver François Longueteau pour lui demander un court de rattrapage.
Et là je dois dire qu'il avait bien fait les choses ; il avait avec lui de la canne rouge et de la canne bleue (oui la plante), du jus des deux cannes et des photos du domaine (pour bien voir les parcelles), tout ça pour bien aller avec ces magnifiques rhums blancs.

Les cannes tout d'abord, sont visuellement très différentes l'une de l'autre : la couleur; et là vous n'y croirez pas, la canne rouge est rouge et la canne bleue est plutôt... bleue, oui je sais, qui l'eu crut ? :D
Mais aussi les yeux et les nœuds.
Les jus
Les jus, eux aussi, sont loin d'être semblables, le bleu étant plus végétal et le rouge plus fruité. Un des deux est aussi plus sucré que l'autre et là je vais passer pour un simplet, mais je ne sais plus lequel (je crois que c'est le rouge mais je n'en suis pas sûr...).

Et ces parcelles alors ?
Avant tout, la terre sur laquelle ces cannes sont plantées ne change pas d'une parcelle à l'autre, ou de manière si minime que cela ne changera pour ainsi dire rien à la canne. Ce qui importe ici, c'est le positionnement de la parcelle et son exposition aux éléments : proche d'un bois et donc abrité du vent et moins exposée au soleil ou encore plus proche de la mer. Voilà les facteurs qui vont avoir une influence sur les cannes d'une même variété et rendre, in fine, les rhums différents.
Et je peux vous affirmer qu'il y en a des différences entre les rhums issus de ces deux parcelles. J'ai hâte de pouvoir déguster celles qui vont suivre et de pouvoir les comparer les unes aux autres !


Voilà, c'est sur ces explications que cette soirée s'est achevée.
Je dois juste ajouter, pour ne louper aucun élément majeur de cette soirée, la rencontre avec des passionnés, les retrouvailles avec d'autres et un échange de bouteilles derrière une camionnette, digne des petits trafiquants de bas étage :D

La joyeuse compagnie ! :)

dimanche 13 septembre 2015

Le Canada ça ne vaut pas l'Italie (en tout cas niveau rhum ;)) - partie 2


Bon les échantillons, c'est vu.


Vous vous en doutez, qui dit "visiter un pays" (même deux puisque qu'il y avait une semaine aux US), dit "chercher des bouteilles de rhum local".
C'est donc ce que j'ai fait.

On m'avait dit qu'il y aurait peu de chance que je trouve quoi que ce soit d'intéressant au Québec.
Malheureusement ça s'est vérifié.
Il faut savoir qu'au Québec, la vente d'alcool est régie par l'Etat et vous ne pourrez pas trouver grand-chose (quelques bières et quelques vins) en dehors des magasins de l'enseigne étatique : SAQ.

On se rattrape sur ce qu'il y a de bon :) Dédicace à mon co-dégustateur :)
Autant ils ont pas mal de whiskys du Canada, autant niveau rhums, c'est un peu le désert. Non seulement ils n'ont pas de rhum élaborés sur place mais ils n'ont pas non plus grand chose d'autre... :/
J'en ai visité plusieurs, à Montréal et dans d'autres plus petites villes et le constat est le même partout : rien à acheter (pour moi en tout cas).


Je comprends la détresse des québécois amateurs de rhum !


Bon, après une bonne semaine, nous avons quitté le Québec et sommes arrivés en Ontario.
Plein d'espoir, je me suis naïvement dit que j'aurai peut-être plus de chance dans cette partie anglophone du Canada.
Bon je me suis rapidement rendu compte que là aussi, la vente de spiritueux ne se fait quand dans la chaîne de magasins tenue pas... l'Etat... ben ouais :(
La seule chose qui change, c'est le nom, nous ne sommes plus à la SAQ mais chez LCBO (oui ça m'a fait penser au nom d'un sandwich de chez McDo :x).
J'ai même demandé à plusieurs vendeurs dans un magasin de Toronto s'ils avaient connaissance de rhums produits au Canada mais ils n'ont pas pu m'aider (si ce n'est en m'indiquant un Demerara - de Guyane Anglaise donc - qu'ils pensaient venir de leur pays...).

Ce n'était pas cette maison-là mais j'aime bien celle-ci aussi :P

Après une clavicule cassée (les lits sont très hauts dans certains hôtels de Toronto...), un passage aux urgences le lendemain dans la ville de Niagara on the Lake, une visite des chutes le surlendemain, nous voilà à la frontière avec les Etats-Unis juste derrière le Rainbow Bridge.
Direction notre première maison où nous passerons deux nuit. Super jolie maison d'ailleurs !

Je jette un œil dans certains magasins susceptibles de receler des bouteilles de rhum et je me rends compte que trois choses : le vin est ici à prix abordable (contrairement au Canada, où l'on ne trouve rien en dessous de 10$, environ 6,50€) et ça c'est bien. Il n'y a pas de rhum intéressant. Et enfin ils ont des boissons faiblement alcoolisées, de type cocktail, qui se boivent plutôt pas trop mal :)


A ce moment-là, j'ai déjà en tête la possibilité de trouver quelque chose à l'aéroport de Montréal, sait-on jamais... Autrement dit, je commence à désespérer :/


Nous revoilà en voiture pour nous rendre à notre avant dernière étape aux US. On arrive là-bas et sommes très bien accueillis par la maîtresse des lieux, qui nous indique que faire dans la région (surtout avec des enfants), ainsi que où faire les courses : tel magasin pour la viande (et on en a fait des barbecues :D) et le poisson, tel autre pour les produits de base et enfin tel dernier pour l'alcool, avec nous dit-elle une belle sélection de vins, tant mieux !

Inconnues au bataillon - pas pour longtemps ;)
On dépose les sacs et on part faire les courses : viande, épis de maïs, viande, chips, viande, légumes, viande, jus d'orange...

Les solides sont dans la voiture, il est temps d'aller faire un tour aux liquides.
C'est sans grand espoir que je rentre dans le magasin et que je me dirige vers le rayon des rhums. Je vois immédiatement que le choix est un plus éclectique quand dans les boutiques canadiennes.
C'est alors que je m'approche que je vois deux bouteilles qui ne me disent strictement rien, jamais vues, inconnues au bataillon. Je ne m'emballe pas et regarde bien tout le rayon, je demande même au patron si tous leurs rhums sont bien là (c'est le cas). Je me rends rapidement compte, que seuls ces deux bouteilles me sont inconnues.
Je décide donc de m'y intéresser de plus près. Il s'agit d'un rhum blanc et d'un rhum vieux, la version vieillie du premier. Ils nous viennent de Californie et... sont faits à base de pur jus de canne et non de mélasse ! C'est ce qui termine de me décider et je les embarque (sans compter le pirate squelette qui orne la bouteille :D).

J'ai trouvé mes bouteilles de rhum, youpi \o/

C'est autour d'un feu avec les propriétaires de notre maison, sous un ciel étoilé comme j'en ai rarement vu et un verre de vin (géant) dans la main, pour une soirée plus qu'agréable, que cette journée s'est achevée. Pas mal ;)

...


Vous vous en doutez, ce n'est pas à l'aéroport que j'ai trouvé quoi que ce soit d'intéressant, bon de toute manière avec mes deux bouteilles de rhums californiens j'étais déjà à la limite légale d'alcool pour revenir en France.




Voilà, la fin de ces presque trois semaines de vacances, qui resterons, avec ou sans rhum, dans les mémoires ! En tout cas dans la mienne :D

dimanche 6 septembre 2015

Le Canada ça ne vaut pas l'Italie (en tout cas niveau rhum ;)) - partie 1



Les vacances d'été... On les attend onze mois durant, tous les ans ; et à peine commencées qu'il faut déjà penser à la rentrée. Deux, trois, voire quatre semaines qui passent bien trop vite. Il ne tient qu'à nous d'en profiter au maximum et de les rendre les plus intenses et riches possibles.

Et le Canada pour ça, c'est vachement bien !
Certes c'est maintenant terminé, mais les enfants et nous avons vécu de très beaux et mémorables moments, avec dans le désordre et de manière tout à fait incomplète :
les Chutes du Niagara, la pèche aux écrevisses, Toronto, rendre visite à la famille, des écureuils de toutes les couleurs, le monstre du Loch Ness en carton, une clavicule cassée pour Roudoudou, un gigantesque verre de vin (voire deux) autour du feu, un super musée/parc.
Mais aussi des attaques de moustiques, de bien jolies routes, des bonnes bières, du Stockbrot, un Lac à la Loutre, des animaux sur le bord de la route (pas tous morts :p) et au final parmi les meilleures vacances que j'ai passées :)


Et le rhum dans tout ça ?


Eh bien pas très présent le rhum, et ce n'est pas bien grave. Pas très présent ne veut pas dire absent non plus, vous vous en doutez bien ;)

Tout d'abord des échantillons (ou samples) - on ne va quand même pas partir les mains vides !
J'en ai un bon paquet à la maison et les emmener en vacances semble être un excellent moyen de les découvrir. J'en avais pris une dizaine avec moi, chacun de 5cl.
Je n'en suis même pas venu à bout, deux sont encore plein, tandis que les huit autres ont été achevés lors de ma dernière soirée à Montréal avec la famille.
Parmi ces rhums, des choses intéressantes et d'aDos Madéras, Trois utres... hmmm... moins.

J'avais volontairement pris des choses très différentes dont un certain nombre susceptibles de plaire à des novices (plutôt douces donc).

Pas de découverte parmi ces bouteilles, en ce qui me concerne. Les "meilleures" avaient déjà été dégustées par votre serviteur lors de différentes occasions.
Je pense par exemple au Dos Maderas PX 5+5 que je n'avais pas eu l'occasion de goûter depuis longtemps mais qui a gardé son charme. Alors oui c'est doux mais nous sommes loin du schéma ennuyeux "caramel/vanille". Ici, nous sommes sur les fruits confits, le tabac, la noix...
Sans grande surprise, il aura beaucoup plu aux autres dégustateurs :)

Le Summum 12 ans (finition Cognac) fût également à leur goût et un peu moins au mien, tant il est dominé par l'amande. Le caramel est là aussi mais c'est cette amande omniprésente qui prend le pas sur tout le reste.


 

Un autre 12 ans ensuite mais d'une autre trempe, le Trois Rivières. L'assistance n'a pas été conquise, ce que je peux comprendre, étant donné que l'agricole n'est pas le type de rhum le plus facile à appréhender.

J'avais pu le goûter lors du Rhum Fest, et cette nouvelle dégustation apporte quelques nouveaux éléments, surtout au nez, puisqu'il y a pas mal de fruits : pomme, légère pèche et une certaine vivacité apportée par un petit quelque chose de fruits rouges.
Ensuite en bouche, le fût prend le dessus, avec le tabac et un côté tannique. Après un bon moment le bois mouillé (que je commence à voir comme une signature Trois Rivières) fait une apparition discrète en association avec la canne.


Pour finir un arrangé de Ced, le Banane Cacao.
Comme vous les savez déjà, j'aime les produits de Cédric Brément, mais je me méfie des impressions données par les échantillons sur les rhums arrangés, car d'expérience il arrive qu'un des éléments prennent le pas sur l'autre/les autres, sans que j'arrive vraiment à m'expliquer pourquoi.
C'est un des rhums de Ced que je n'avais pas encore eu l'occasion de tester et je l'ai trouvé bon mais avec une banane que j'aurais aimé faire plus jeu égal avec le cacao (même si la banane rôtie au nez est bien sympathique :)). Définitivement à retester.


Les rhums moins mémorables maintenant.

Le Nine Leaves - Almost Spring pour commencer. J'aime bien le blanc, j'aime bien celui vieilli en fût de chêne américain, mais là, il y a un souci.
Au nez, l'alcool est présent, marqué. On a l'impression d'être sur une eau de vie de prune qui aurait été récoltée trop jeune (acidité). Le boisé est présent avec un léger côté soufré et une vague odeur de vin complète l'ensemble.
En bouche, l'alcool n'est pas très bien intégré et on est à nouveau sur une impression de fruit vert.
La finale est relativement courte et revient sur cette eau de vie.
Bon... Voilà...
Ça n'enlève rien au mérite et à l'intérêt des autres bouteilles de ce rhum japonais, mais là, ça fait erreur de parcours selon moi

Le Oksen macéré cannelle maintenant. Ce n'est pas qu'il n'est pas bon, mais c'est qu'il est... cannelle. Mais alors, CANNELLE ! En fait je ne sais pas à quoi sert ce "rhum". Je le trouve trop sec et pas assez sur le rhum pour le boire tout seul. Du coup, peut-être en ingrédient de cocktail, mais alors pas trop, parce que c'est vraiment intense.


Si vous savez compter, vous avez du vous rendre compte qu'il en manque deux. Un autre rhum arrangé, que je dois regoûter car la vanille avait pris le dessus et Mermaid, qui est un rhum infusé, que je dois déguster à nouveau également, la première impression ayant été plutôt positive.