vendredi 26 septembre 2014

Ces petites choses que l'on recherche

"Je ne sais pas si vous avez remarqué mais il m'arrive de rechercher des rhums en particulier.
- Comme en Italie ?
- Oui, comme en Italie. Ou comme des heures et des heures sur mon PC à parcourir internet à la recherche d'une perle rare ou d'un prix cassé.
- Des heures ? Mais t'as que ça à faire ?
- Premièrement, je fais ce que je veux et deuxièmement, je t'emmerde."


Donc, oui dès que l'on commence à "être" dans le rhum, on se met chercher des bouteilles spécifiques ; que ce soit d'une région, d'une distillerie, d'un embouteilleur ou encore d'un millésime.

Et là, on a l'embarras du choix.
Mais bien souvent ces choix se payent au prix fort.


Et moi donc, qu'est-ce que je recherche, quels sont mes critères ?


Une 1979
Comme beaucoup de monde, et pas seulement dans le rhums ou les spiritueux, j'essaye de mettre la main sur les rhums millésimés de mon année de naissance, en ce qui me concerne ça sera 1979.
Eh bien, il n'y en a pas tant que ça et ils ne sont pas donnés.

Bien sûr, c'est avant tout l'aspect collection qui me motive, mais il se trouve que des rhums millésimés, souvent vieillis très longtemps, se défendent plutôt bien gustativement parlant. Du coup la conclusion logique est d'en acheter deux de chaque, une à boire et une à garder !
Ça, c'est la conclusion logique et ce n'est pas forcément la même que la conclusion raisonnable... M'enfin, on ne vit qu'une fois ;)

Mes recherches et mes finances m'ont déjà permis de mettre la main sur le Malecon 1979 du Panama, sans doute le plus facile à trouver et le moins cher (autour d'une centaine d'euros). Il n'est pas encore ouvert mais ça ne saurait tarder. J'ai entendu le plus grand bien d'autres de leurs millésimes ainsi que de leur version vieillie 25 ans. Je suis impatient de goûter celui-là !


Jamais vu...

Viennent ensuite quatre plus gros morceaux, tous de Martinique (île dont j'aime de plus en plus les rhums !).

Pour commencer, deux bouteilles dont je connais l'existence mais que je n'ai jamais, ne serait-ce que vues où que ce soit sur internet. Le Saint James 1979 et le J.Bally 1979.
Saint James, vous savez, cette marque que l'on associe aux soirées de beuverie, pas forcément les meilleures ; marque que l'on trouve dans tous les super marchés en rhum blanc.
Mais marque qui fait un rhum vieilli 7 ans et qui, pour moi, n'a presque aucun équivalent en rapport qualité/prix.
Afin de me procurer cette bouteille - introuvable - j'avais même envoyé un email à la distillerie afin de savoir s'ils n'avaient pas une ou deux bouteilles qui traînaient ; malheureusement email resté sans réponse.
Pour le Bally, pareil, très compliqué. La meilleure option étant sans doute sur un site de vente aux enchères...


Vient ensuite le La Mauny 1979. Le seul de ces millésimes 1979 que j'ai eu la chance de goûter. Non seulement est-il exceptionnel mais les conditions dans lesquelles j'ai pu le déguster étaient tout aussi hors du commun.
En effet après une dégustation de toute la gamme de leurs rhums (encore en vente) chez un caviste (A'Rhûm pour ne pas les nommer), j'ai eu la chance de me voir proposer un verre de ce nectar, très sympathique attention et moment privilégié, en compagnie du caviste en question, de l’ambassadeur de la marque ainsi que d'un des commerciaux de Dugas (le groupe qui possède La Mauny). Merci encore à Freddy pour cet inoubliable moment ! ;)

Bref, plusieurs bonnes raisons de me procurer celui-là...

Je l'aurai un jour, je l'aurai !
Et je peux vous dire que je l'ai cherché, non seulement par internet mais aussi par certains contacts. Jusqu'à aujourd'hui sans succès. Il est encore trouvable sur certaines boutiques en ligne mais à des prix trop élevés (par exemple sur un site suisse pour presque 300€).

J'ai cru avoir la chance de le trouver dans deux boutiques françaises il n'y a pas si longtemps que ça mais après avoir passé commande de (d'après leur site) leur dernière bouteille à l'un et à l'autre, j'ai dû me rendre à l'évidence, je ne suis pas si chanceux.
En effet, la première boutique m'appelle pour m'expliquer que leur site n'est malheureusement plus à jour et qu'ils n'ont, en fait, plus cette bouteille à la vente. Oh mais comme c'est énervant ! Et je prends à témoin tous mes confrères qui ont été confrontés à ce genre de mésaventure, ça arrive souvent !

C'est pas grave, il y a quand même l'autre bouteille commandée le même jour sur un autre site, ou pas...
"Bonjour monsieur.
- Bonjour.
- Vous nous avez commandé une bouteille de La Mauny 1979 il y a trois jours sur notre site.
- En effet.
- Alors, j'ai ouvert le carton pour vérifier l'état de la bouteille, elle a fuit.
- Oh.
- Je ne peux donc évidemment pas vous l'envoyer dans cet état.
- Ah ben non.
- Et c'était notre dernière.
*sanglots discrets*
- Tant pis alors.
- Désolé, nous vous rembourserons par chèque très rapidement. Bonne journée.
Deux 1979
- Ok."
Voilà, voilà...
Bon je ne me laisse pas abattre et j'ai passé commande aujourd'hui même sur un site allemand. On verra bien si je reçois un email demain me disant que j'ai pris mes désirs pour la réalité.


Le quatrième, mais non des moindres, de ces vieux martiniquais : le Trois Rivières 1979.
Et là c'est simple : suite à une batailles très disputée sur Ebay, elle est dans mon étagère à rhums agricoles :)


Il faut ajouter à ces rhums, quelques-uns de Jamaïque (par Silver Seal et Moon Import) et voilà, on a fait le tour, en tout cas, à ma connaissance. Mais je suis persuadé qu'il m'en reste à découvrir !




Il y a ensuite l'association d'une région et d'un embouteilleur : les Demerara (ça c'est la région) de Velier (et ça c'est l'embouteilleur).
Bon je ne vais pas faire comme si c'était la première fois que je vous en parle ; j'ai écrit bon nombre d'articles mentionnant ces bouteilles, avec dernièrement la série sur mes enquêtes italiennes.
Et, bien que j'en ai trouvées un certain nombre ces derniers mois, il en reste encore beaucoup - trop - à dénicher, dont certaines, légendaires.

Des "classiques"
Il y a bien évidemment les deux Skeldons, le 1973 et le 1978, deux bêtes de concentrations et de puissance, comptez au moins 500€ la bouteille, à condition de les trouver, ce qui est déjà loin d'être gagné...

Dans la série des plus vieux millésimes, on peut aussi se tourner du côté des Port Mourant, avec le 1972 et le 1974. Là aussi, bonne chance pour trouver une piste. Notez que j'ai une bouteille de 1975 mais que je ne dirais pas non à une seconde ;)

Viennent ensuite deux bouteilles aux noms prometteurs. Tout d'abord le Versailles 1998 ; le rhum des rois ? :P Et puis bon je travaille à Versailles, alors ne serait-ce pas tout à fait logique qu'il prenne place dans ma collection ? ;)
Ensuite, la bouteille au nom le plus éloquent et presque poétique : La Bonne Intention 1998 ! Je te veux !
Et des moins "classiques"
Ensuite quelques bouteilles par-ci, par-là : l'Albion 1989, les Diamond 1988 et 1993, l'Enmore 1998 et l'Uitvlugt (oui c'est pas la Bonne Intention celui-là niveau nom :p) 1988.

Il ne faut pas oublier que ce cher Luca Gargano (la patron de Velier) va très prochainement nous proposer ses nouveaux embouteillages et il y en aura 4, dont pour la première fois, des "blends".
Je vous avais raconté ma dégustation de ces derniers à la boutique éphémère Velier. J'avais pu les goûter le second jour puis à nouveau le dernier soir. Je suis impatient de pouvoir les déguster une nouvelle fois étant donné mes impressions assez contradictoires d'une dégustation à l'autre. De plus, avec un peu de chance, les prix seront "raisonnables".
Peut-être même que quand cet article sera publié, ces nouveaux Velier seront alors disponibles. Clairement une priorité pour ma collection et mon portefeuilles ! :)


Les millésimes 1979 et les Demerara from Velier sont les deux grandes catégories qui m'intéressent, mais il n'y a pas que ça.



Ces derniers temps j'essaye de plus en plus de connaître les rhums de Jamaïque.
Ce pays a une distillerie/marque qui écrase un peu ses concurrentes par sa grande représentativité auprès du grand public : Appleton. Attention, je ne dis pas du tout que leurs produits sont mauvais, le 12 ans restant pour moi un bon rhum (et à prix réduit en plus).
Cependant ce sont justement ces autres distilleries qui m'intriguent et m'intéressent, principalement les trois suivantes : Monymusk, Long Pond et Hampden.

Déclinaison jamaïcaine
J'ai récemment dégoté deux bouteilles en provenance de Monymusk mais il me reste à découvrir les deux autres. Et ça ne sera faisable qu'autre travers du travail de certains embouteilleurs indépendants, Silver Seal ou Rum Swedes par exemple.



Déclinaison HSE
Les rhums agricoles ne sont pas en reste. Comme vous le savez si vous suivez mes aventures depuis un moment, j'achète principalement des rhums de Martinique (et de Guadeloupe dans une moindre mesure) depuis quelques mois et j'y prends de plus en plus goût.
Mes seuls J.M. (pour l'instant :P)
J'ai par exemple un bel échantillon de ce que propose HSE et ne cherche plus grand chose chez eux (pour l'instant ;)).

En revanche je n'ai que deux bouteilles de chez JM et n'ai que le millésimé 2002 d'ouvert, que j'aime beaucoup. JM a été longtemps considéré comme la Rolls des rhums de Martinique, proposant des rhums très vieux, millésimés d'une qualité exceptionnelle. Ce sont justement ces rhums-là qui me titillent. Il est encore possible de trouver des millésimes des années 90 et je vais devoir me renseigner afin d'identifier lesquels sont au-dessus du lot (le niveau de ce lot état déjà très élevé).



Une valeur sûre que ce petit frère du monstre !
Pour finir, et tout en restant dans l'agricole, il y a une bouteille, que j'ai eu la chance et le bonheur gustatif de déguster : le Bielle millésime 1994. Je connaissais déjà le Bielle 6 ans brut de fût, qui est vraiment excellent (et dont le prix a malheureusement augmenté ces derniers mois :(). Cette distillerie de Marie-Galante produit des rhums assez différents les uns des autres, avec par exemple le 2005 et ses arômes tourbés ; tous de grande qualité.
Pour en revenir au 1994, c'est un monstre vieilli 17 ans (quand on pense que le
6 ans est déjà exceptionnel) et qui lui aussi est brut de fût avec ses 52.3°. Le souvenir que j'en ai est malheureusement déjà un peu lointain mais c'est un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) rhum que j'ai bu. Tout simplement. Merci Christian de m'avoir fait déguster cette merveille.
Seul point noir, le prix... Il faut compter entre 450€ et 500€ pour ajouter cette jolie carafe à votre collection. Pas pour tout de suite, je le crains ;(




Pour résumer : il me reste deux, trois choses à acquérir ;)




dimanche 14 septembre 2014

Mon escapade italienne - Partie 4 - Heureusement qu'elle était là !


Quatre bouteilles dans mon escarcelle, je mets tout ça dans la voiture, et les enfants aussi tant qu'à faire.
Tout le monde est prêt, nous sommes parés pour repartir. Ce sentiment de passer à côté de quelque chose ne me quitte pas et j'en dis un mot à ma femme. Je lui explique que la personne que j'avais eu au téléphone m'avait parlé d'un rhum qui finalement n'était pas disponible au magasin, ce qui est étrange.
Elle acquiesce et me demande si j'ai pu parler en personne à mon interlocuteur téléphonique. Et moi de dire "Ben non". Et elle de répondre "Pourquoi ?". Et là je me suis un peu retrouvé con... En effet pourquoi ? Principalement parce que je me suis fié à ce que cette vendeuse m'a dit et puis après tout, ces trois bouteilles étaient bel et bien les seules visibles.

Et là, heureusement que ma femme était là, elle a insisté pour que j'y retourne et que je demande à parler à Dario. C'est d'autant plus gentil de sa part que ça veut dire que pendant ce temps, elle reste avec les enfants dans la voiture, et ça, c'est pas forcément un moment agréable à passer :P

Hop, j'y retourne et demande à un vendeur qui passait par-là s'il peut m'indiquer où je peux trouver Dario. Il me conduit à travers le magasin jusqu'à la partie principalement réservée au vin où deux hommes sont en grande conversation. Il me présente au plus capilairement exubérant des deux.
Il faut bien garder à l'esprit que tout ça se fait en italien, anglais, français et... par gestes - eh bien, ça n'aide pas.
Bref, j'essaye de me présenter en lui rappelant que je lui avais parlé quelques jours auparavant ainsi que l'objet de ma présence (en prononçant entre autre le mot Albion). Il se rappelle et parle quelques secondes avec la vendeuse qui m'avait renseigné et qui était juste à côté.

Il m'explique enfin qu'il pense en effet avoir d'autres bouteilles dans leur réserve. Ah !
Il me demande d'attendre là, le temps pour lui de remonter les autres bouteilles. Je ne demande pas mieux :)

Et là, ben j'attends, et pas qu'un peu. Je sais que pendant ce temps, ça doit être l'enfer dans la voiture avec les deux petits démons et je commence à culpabiliser. Au bout de 10 minutes je vais voir vers l'ascenseur qui mène à la réserve en question et je vois mon vendeur en train de papoter avec des clients ; il n'est même pas encore descendu... Je me fais voyant, il m'aperçoit et me fait un signe puis se remet en route.
Il ne me manque plus que le 1998.
Une fois les portes de l'ascenseur refermées, il lui faudra encore un bon quart d'heure avant de réapparaître. Bon, il ne pousse pas un caddy rempli à ras bord... Cependant, il y a quand même quelques bouteilles ^^

La perle rare de mes aventures.
Avant tout des Enmore ; deux 1988 de plus, mais bon je n'en avais pas besoin de plus. Deux 1990, ah, ça je n'ai pas encore, ils sont pour moi !

Et enfin les Albion. A première vue, j'avais cru voir des 1986 mais un second coup d’œil me révèle qu'il s'agit en fait d'Albion 1983 - bouteilles que je n'avais jamais vues auparavant - direct dans la besace !

Ce n'est donc finalement pas avec 3 Velier que je repars mais 7, bonne pioche.



La dégustation :)
Le lendemain matin, je décide d'aller remercier la caviste qui m'avait initialement mis sur cette piste et j'en profite par la même occasion pour faire une petite dégustation de vins blancs du coin, dont certains vraiment pas mal du tout ; hop, six bouteilles de plus à caser dans la voiture ^^ Décidément heureusement que ma femme et ses talents en Tetris étaient là ;)




Vraiment dommage ;)

Pour la petite histoire, un peu plus tard dans la matinée nous sommes allés dans un fort sympathique parc d'attractions et parmi les différents univers, il y avait : les pirates !
C'est dans l'auberge que je suis tombé sur ce baril prometteur. J'ai donné un petit coup de pied dedans histoire de vérifier qu'il n'était pas plein de liquide, mais non, quel dommage :D

Ça aura eu le mérite de me faire marrer !





Voilà, c'est le moment de se remettre en route pour la France, les vacances s'achèvent.


Mais avant de tirer un trait sur mes recherches et de définitivement clore mon enquête, il me reste un endroit où aller : une enoteca dans un centre commercial non loin de la frontière, juste avant le tunnel du Mont Blanc ; Les Halles d'Aost. En effet, un membre du groupe d'amateurs de rhums sur Facebook, dont je fais partie, m'avait indiqué l'existence de cette boutique ainsi que leur choix assez large en rhums (dont des Velier).

Bref, nous voilà sur la route du retour et, alors que nous nous rapprochons de la France, je suis de plus en plus attentif afin de ne pas louper le centre commercial. Ça n'aura pas suffi, on le loupe (bon faut dire qu'il était du mauvais côté de l'autoroute, ce qui n'aide pas).

Je me dis que ce n'est pas bien grave vu que j'ai déjà le coffre chargé de belles choses. Mais une fois de plus, heureusement que ma femme était là, elle me convainc de faire demi-tour (non, pas direct comme ça sur l'autoroute mais à la prochaine sortie).
Y arriver et trouver la route qui nous ramène sur nos pas (les fameux pas d'une voiture :P), aura prolongé notre périple de plusieurs heures mais au moins nous sommes arrivés à destination.

Comme à chaque fois, je me sens fébrile, impatient et excité à l'idée de voir ce qu'ils proposent (et peut-être une perle rare).

Ils ont un choix certain, en effet ! Et ils ont du Velier, malheureusement, seulement des "classiques" (Port Mourant 1997, Enmore 1995 et Diamond 1996). Comme je sais qu'il est facile de passer à côté d'un trésor, je décide de demander au vendeur s'il n'a pas d'autres bouteilles, voilà ce qu'il me répond :
"Non, je n'ai plus que ces trois-là. Nous en avions un autre il y a encore quelques mois.
- Ah ? Lequel ?
- Le Skeldon 1978."

La "petite" dernière.

Pour ceux d'entre vous qui ne frémissent pas l'évocation de ce nom, il faut savoir que les Skeldon (il y a un millésime 1973 et un 1978) sont les plus légendaires parmi les Demerara de Velier ; une bouteille que tout fan de ces rhums espère trouver un jour. Pour vous donner une idée, allez lire les notes de dégustation de DuRhum à cette adresse : http://durhum.com/skeldon-1973/

Après une brève crise cardiaque, je regarde quand même ce qu'ils ont d'autre et une bouteille en particulier attire mon attention, le JM 2001. J'avais déjà le 2002 à la maison, que j'apprécie beaucoup, et avais pu entendre de bonnes choses sur son grand frère. Ce qui m'a surtout intéressé c'était son prix : 70€, quand habituellement cette bouteille atteint aisément les 100€.


Résultat : avant mon passage, une bouteille en rayon, après mon passage une bouteille dans mon sac et zéro en rayon.




C'est avec cette dernière acquisition que s'achève pour de bon mon escapade italienne et mon enquête sur la piste de ces insaisissables rhums que j'aime tant !



dimanche 7 septembre 2014

Mon escapade italienne - Partie 3 - Quelques trouvailles, enfin

Perini Market... Perini Market...
Je vais finir par devoir y faire un tour quand même !


Mais avant ça, je vais faire une autre étape (oui je sais, je vous fais patienter :D).


Comme je vous le racontais les deux semaines passées, j'étais en Italie avec toute la smala. Or le grand frère du Roudoudou, avec sa facilité naturelle à rencontrer des enfants de son âge, s'est fait pas mal de potes. Et sans aucun doute, son meilleur copain était le petit Martin, venu de - je ne sais plus où en - Belgique. Ils passèrent le plus clair de leur temps ensemble et nous (ma femme et moi) avons eu l'occasion de saluer le papa de Martin de temps en temps mais sans plus.

Et puis la veille de leur départ, le hasard a fait que nous nous retrouvâmes tous les trois (et les enfants) sur notre terrasse à boire du vin et à parler de pas mal de choses. Parmi ces nombreuses choses, ma passion pour le rhum a été évoquée (étonnant non ? :p). Du coup notre papa belge m'explique qu'il connait un caviste à Lazise (une autre ville bordant le Lac de Garde) extrêmement bien achalandé en grappa mais également en d'autres spiritueux. Il n'est pas certain niveau rhums cependant.

Qu'à cela ne tienne, nous comptions potentiellement visiter celle ville :)

Et épicerie fine en plus !
Et donc une nouvelle fois, toute la famille dans la petite voiture et c'est parti pour la visite d'une magnifique petite cité fortifiée, vraiment pleine de charme. Décidément, c'est juste super joli ce coin.
On marche un peu au pif au faisant le marché, ce qui nous amène de l'autre côté de la ville. Nous nous engageons dans la rue qui s'ouvre devant nous, et là sur la gauche : L'Arte del Bere - ou L'Art de Boire, pour les gens qui contrairement à moi ne sont pas bilingue italien :p
Je dois dire que le nom de cette Enoteca était déjà très prometteur. J'y rentre et repère très rapidement les quelques rhums de qualité qu'il propose.
Bon, petite déception puisqu'il n'y avait pas de Velier. Mais tout de même quelques bouteilles qui m'intriguent dont certaines que je n'avais jamais vues auparavant.

Après avoir trouvé le patron, Luca, je lui demande s'il n'aurait pas des pistes et/ou des contacts pour mes recherches. Il me donne volontiers son adresse mail et me dit qu'il enquêtera de son côté. Sympa !

Rien donné...
D'ailleurs - et je saute deux bonnes semaines - il n'a pas pu trouver les bouteilles que je recherche toujours et m'a informé qu'il ne reste que deux bouteilles encore disponibles chez Velier pour les professionnels : le Diamond 1996 (je ne sais pas quelle version) et l'Enmore 1995. Tant pis. Mais bon, je recommande cette boutique, un choix hallucinant de grappa et un Luca très accueillant :)

Et j'allais oublier, j'ajoute un nouveau papier à ma collection, une enoteca à Verone, mais qui malheureusement ne donnera rien non plus (vous n'avez qu'à jeter un œil  leur site pour comprendre que c'était un peu mort...).


Un Caroni brut de fût mais pas Velier, ah !
J'aime bien les rhums de la Barbade !
Je sors du magasin, le sac vide mais avec un petit papier en plus, qui, je l'espérais à ce ce moment, me permettrait peut-être de mettre la main sur ces bouteilles tant recherchées.

Et là, grosse averse, qui nous force à nous abriter dans une boutique de souvenirs non loin de là. Juste suffisamment de temps pour que je réfléchisse à ces bouteilles inconnues aperçues précédemment. Et donc, faible comme je suis, vous l'aurez compris, j'y retourne et jette mon dévolu sur deux rhums d'embouteilleurs inconnus au bataillon, mais qui me faisaient de l’œil ; un Caroni (vous savez ces rhums de Trinidad totalement uniques en leur genre) et un rhum de la Barbade, définitivement un pays qui fait d'excellentes choses dans le respect du produit (sans sucre ajouté), un peu comme la Jamaïque (pour ne pas citer la Martinique bien évidemment, mais c'est encore autre chose avec l'AOC ^^).



Nous nous rapprochons du départ, il ne nous reste plus que trois jours en Italie. Autant dire qu'il est grand temps d'aller à Montichiari rendre visite à Dario ^^

Très ancien, en bon état mais avec la végétation envahissante.
Hop, nouvelle expédition en famille, avec sur le chemin la découverte d'un château super sympa.


Bonjour madame.
Bref, étant un copilote d'exception, nous trouvons rapidement le fameux Perini Market. Eh beh, de l'extérieur, ça ne paye pas de mine, on dirait simplement une baraque en fait. On rentre.
C'est encore moins engageant à l'intérieur :D On est à mi-chemin entre un entrepôt et un supermarché hard discount, franchement, ça ne fait pas rêver.

Nous nous engouffrons donc à l"intérieur en mode "on prend de la place", avec Roudoudou dans la poussette et son grand frère dans un caddy (oui un caddy, j'étais sans doute un peu trop optimiste ! :D).

Assez rapidement nous atteignons le rayon rhums. Balèze le rayon rhums ! Des dizaines et des dizaines de références ; autant des bouteilles de style anglais, qu'espagnol et que français.

Mes yeux passent en mode "filtre" et ne recherchent, pour l'instant, que les boites de Demerara de chez Velier. Je scrute, j'analyse, je visionne... Rien !

Comment ça rien ?! Je n'ai quand même pas fait tout ça pour rien, je n'ai quand même pas passé mon diplôme de détective privé pour des prunes !
Il y a bien des Velier, mais les classiques facilement trouvables, comme le Papalin ou le Caroni 12 ans.

Elle a trouvé acquéreur depuis ^^
Et là, une étiquette de prix (écrite au stylo sur un vieux papier usé jaune) attire mon attention. Figurent sur cette étiquette des noms qui me rendent espoir, des Enmore, des Port Mourant, du Blairmont et j'en passe.
Malheureusement le rayon est privé de ces merveilles...

Je saute sur une vendeuse - presque littéralement ^^ - et lui demande où sont ces rhums. Elle me demande de la suivre ; je ne me suis pas fait prier.
Nous allons au fond du magasin dans la partie réservée aux vins (dont certaines très très belles bouteilles !) et plus exactement vers une vitrine où, m'explique-t-elle sont gardés les bouteilles d'exception, tous spiritueux confondus.
Je vois immédiatement et de loin des boites fort reconnaissables, je vois le jour et noir du Enmore et le blanc et bleu du Blairmont.
Une fois assez prêt je peux voir les millésimes, ça sera donc un Blairmont 1991 et deux Enmore 1988.

A priori, rien à voir avec le 1995, je vous dirai.
Et puis ? Ben c'est tout... Merde, après toute cette attente je m'attendais à mieux et surtout à plus.

Je demande quand même à ma vendeuse si les autres rhums de l'étiquette se sont vraiment volatilisés et elle me confirme que ces trois bouteilles étaient les dernières. Zut, flut, mince, fichtre, diantre !


Je ne me laisse pas abattre et embarque un Monymusk exceptionnellement peu cher au passage (toujours dans l'idée de mieux connaitre les rhums jamaïcains).

Mon lot de consolation :P


Passage en caisse (vraiment des prix très raisonnables) et retour à la voiture, avec l'impression d'être passé à côté d'un truc. Quelque chose comme les sens d'araignée de SpiderMan vous voyez.



Et d'ailleurs... La personne que j'avais eu au téléphone ne m'avait-elle pas dit qu'ils avaient de l'Albion ?!

Je n'ai pas rêvé quand même...




lundi 1 septembre 2014

Mon escapade italienne - Partie 2 - Des pistes, encore des pistes...

Plutôt que de poursuivre directement sur les pistes évoquées dans mon précédent article, je vais en évoquer d'autres, découvertes en parallèle.




C'est nul les jeunes ! :P
Comme je vous le disais, ma "méthode" de recherche débute par les cavistes proches (accessibles à pieds, voire en poussette ;)). Outre les deux mentionnés dimanche dernier, je suis donc allé en voir d'autres.


Le premier était également sur cette grande rue principale qui fait le tour du lac. Malheureusement pas de chance ici, la boutique venait d'ouvrir et était tenue par des jeunes qui n'avaient pas encore tellement de contacts dans le vin et encore moins dans les spiritueux (ah ces satanés jeunes ! ^^).



Mais, étant dans une région viticole ce n'étaient pas les cavistes qui manquaient. Le seul souci sur les panneaux directionnels, la distance n'est pas indiquée pour ce genre de choses. Qu'à cela ne tienne, main dans la main avec Roudoudou, nous décidons (oui en fait c'est moi qui décide, mais d'écrire ça comme ça, cela me donne espoir que quand il sera ne âge de lire et de s'intéresser au rhum, il pensera qu'il y avait une sorte de démocratie mise en place, alors que bon en fait faut avouer qu'il n'a pas franchement voix au chapitre et que c'est le patron (moi) qui fait ces choix, parce que faut pas déconner non plus !) de suivre ces panneaux prometteurs ; ou pas.
Ottella fait d'ailleurs un excellent vin rouge !

Nous avons marché sur de sacrées distances mais soit il n'y avait à un moment plus de panneau (et là ça fait un peu livre dont vous êtes le héros : trois chemins s'offrent à vous, lequel allez-vous choisir ? Sachant que deux d'entre eux vous mènent à une mort certaine), soit le panneau était toujours là à pointer dans une direction mais avec un magasin beaucoup trop loin, que jamais nous ne trouvâmes (un peu comme David Vincent).



*Note pour moi-même* Je commence à faire beaucoup trop de références de vieux moi...


Bref au final, seulement ma première tentative auprès des Enoteca des alentours a été fructueuse :(


A écrire uniquement sur le rhum (bon c'est un peu le principe de ce blog aussi), vous allez croire que je n'ai fait que chercher sur deux semaines. Mais ça n'a (heureusement) pas été le cas et nous avons visité un certain nombre de villes autour du lac, plus jolies les unes que les autres. Par exemple Sirmione, ville fortifiée bâtie sur une presqu'île, vraiment magnifique !

Et bien, outre les très (très) nombreux glaciers, on y trouve aussi pas mal de cavistes, oui décidément, ça devait être le destin ^^
Bon ben forcément, je rentre, je regarde, je demande... Certains avaient du rhum mais vraiment rien de bien enthousiasment.
Puis, arrivé chez l'un d'eux, un peu mieux achalandé (mais malgré tout, sans rien de bien folichon), je demande au vendeur si il saurait, par hasard où je peux trouver une boutique disposant d'un grand choix de rhums.
Et là il ne me redirige non pas vers un caviste mais vers un restaurant, tiens donc... Il m'explique qu'ils ont une très belle carte de rhums et qu'il n'est pas impossible qu'il ait quelque chose qui m'intéresse et qu'il puisse m'en céder. Il me donne donc les indications pour m'y rendre, à moitié en anglais et à moitié en italien.

Même pas vue sur internet celle-là !
Nous finissons pas trouver le restaurant en question et je me dirige vers le bar et interpelle un homme qui semblait être le patron. Je lui explique ce qui m'amène et il me montre ses bouteilles (ouvertes) pour cibler un peu mieux ce que je recherche. Je vois très vite parmi le choix assez vaste, deux vieilles bouteilles importées par Velier mais pas mises en bouteille par Velier. A peine ai-je le temps de lui dire que je pourrais être intéressé par ce genre de bouteille qu'il envoie un de ses employés à la réserve.

Après quelques minutes il revient avec trois bouteilles, dont un Bielle 2006 (très bon rhum de Marie-Galante que je connaissais déjà), une d'un rhum de style espagnol dont je ne me rappelle pas et enfin un rhum des Barbades, de 1986, mis au monde par Velier. Je demande le prix : 45€ ; ok je prends.



Ma première bouteille de rhum en Italie ! \o/





Quelques jours plus tard, au bar du camping où nous étions, à boire une grappa fort sympathique, je me dis "Mais pourquoi n'irais-tu pas demander à cette barmaid si elle n'a pas une piste elle aussi ?" (oui, il m'arrive de me parler tout seul, je me fais vieux je vous dis).
Et là franchement je n'avais pas grand espoir, mais je tente le coup.

Papier numéro 2
Une fois de plus je balance mon speech et là une réponse inattendue :
"Ma famille travaille justement dans le commerce de vins et de spiritueux." Mademoiselle, voilà que vous m'intéressez ! On parle un peu et elle me donne l'adresse de la société de sa tante en me disant qu'elle la préviendra de mon arrivée le lendemain - nouveau petit papier en poche. Ah ! Voilà une affaire qui marche !


Le lendemain après-midi : expédition véhiculée (non, pas en poussette :P) avec Roudoudou à l'arrière. Direction Pozzelengo pour rencontrer Francesca.

Trouver l'endroit en question ne fût pas aisé... J'ai dû m'arrêter pas mal de fois pour demander mon chemin (j'ai fait chier la moitié du village par la même occasion ^^).
Bref, après avoir pas mal tourné et perdu un temps assez considérable, nous voilà arrivés à bon port. Je dois dire en passant que mon fils n'a pas été d'un grand soutien, puisqu'au bout d'environ 5 minutes dans la voiture, il ronflait doucement sur son siège.

Je demande à un vieil homme passant par-là où je peux trouver Franscesca et il pointe du doigt un des bâtiments ; je m'y rends et voit une femme dans un bureau derrière une sorte de comptoir : c'est elle. Elle attendait en effet ma venue.

Nous commençons à parler (en anglais) et elle débute, malheureusement, par me dire qu'elle n'a pas ce que je recherche. En revanche, elle me dit connaitre deux magasins qui pourraient étancher ma soif de Velier.
J'ai masqué les numéros car l'un, au moins, était un numéro de portable
Très sympathiquement elle appelle les deux endroits en question mais ne parvient pas à avoir qui que ce soit au bout du fil. Qu'à cela ne tienne, elle me donne non seulement les adresses des deux endroits mais également des coordonnées téléphoniques ; encore un petit papier et encore des pistes.
Cependant une des deux boutiques n'est autre que Perini Market qui m'avait déjà été indiqué par le Comte :)

Je remercie plusieurs fois mon "hôtesse" et reprend le chemin de la maison.

Après un nouveau résumé de mes trouvailles à ma femme (oui, elle en a de la patience ^^), j'essaye justement de téléphoner aux deux numéros en question mais sans succès. Les autres tentatives du jour ne donnèrent pas plus de résultats et ce n'est que le lendemain que j'ai pu avoir quelqu'un pour me répondre.
Le premier m'indiqua en italien que je devrai rappeler deux jours plus tard lorsque le vendeur parlant anglais serait là. Ce que je ne fis même pas au final puisque j'avais pu me rendre compte sur leur site internet, trouvé entre temps, que leur gamme de rhums était très limitée. Une piste qui s'évapore, nous pourrons donc l'appeler la piste des anges :P

Mon second interlocuteur (Dario de Perini Market), qui parlait un tout petit peu français parvint à me dire qu'ils avaient du Velier, par exemple de l'Albion, avant que l'appel ne fut interrompu, décidément...


Cette piste-là au moins se précise !